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Interview
Jean-Michel Billault : « La C.A.PRO.GA. se porte bien »

La coopérative céréalière de Montargis a tenu son assemblée générale : entretien avec le président de l’établissement.

L’assemblée générale de la C.A.PRO.GA. la Meunière avait lieu le mardi 3 décembre à l’Espace Jean-Vilar à Amilly. À l’issue d’une matinée de travaux et d’échanges, Jean-Michel Billault, président de la coopérative, a répondu à nos questions.

Loiret agricole et rural : Lors de l’exercice 2012-2013, la C.A.PRO.GA. a réalisé un chiffre d’affaires de 190 millions d’euros et a collecté 585.000 tonnes de céréales : deux records. Le signe que la coopérative se porte bien !

Jean-Michel Billault : Oui, la C.A.PRO.GA. se porte bien. Depuis quelques années, nous augmentons nos parts de marchés. Le résultat d’une politique d’investissements et d’une relation de confiance avec les adhérents. Chez nous, les choses sont claires : tout le monde est payé au même prix pour les céréales. Et tout le monde achète l’approvisionnement au même prix. Quelle que soit la surface de l’exploitation.

LAR : De quelle manière les adhérents profitent-ils de ces bons résultats ?

J.-M.B. : L’exercice 2012-2013 s’est soldé par un excédent de 6.758.007 €. Le 21 juin dernier, le conseil d’administration a décidé de redistributions pour 3.600.000 €, sous la forme de ristournes sur les engrais et les produits phytosanitaires et de compléments de prix sur les céréales. (NDLR : 3.158.007 € resteront à la C.A.PRO.GA. Grâce aux résultats conservés depuis plusieurs années par la coopérative, ses fonds propres s’élèvent à 43 millions d’euros).

LAR : En 2014, quels seront les investissements ?

J.-M.B. : La C.A.PRO.GA. possède plus de trente points de collecte. Tous les ans, nous avons un programme d’investissements. Objectif : améliorer l’existant ou même créer un silo de collecte. Pour l’exercice 2013-2014, nous avons prévu de poursuivre l’investissement sur notre moulin de Saint-Firmin-des-Vignes, à Amilly, pour un montant total de trois millions d’euros. Une première tranche a été réalisée sur 2012-2013 et la seconde le sera au cours de l’exercice 2013-2014.

Le site de La Selle-sur-le-Bied était très vieillissant : il a été décidé de tout refaire. Toutefois, nous y avions un silo de collecte de 5.000 t. À côté, nous allons construire un silo de 6.000 t, ce qui nous donnera une capacité de stockage de 11.000 t. S’y ajouteront un magasin de vente en vrac et une unité de stockage pour les produits phytosanitaires. L’investissement dépassera les deux millions d’euros.

 

Une exclusion des bonnes années

Gondreville-la-Franche est un projet auquel nous réfléchissons depuis plusieurs années. Nous avons réussi à acquérir plus de 20 ha de terre. Dans les années futures, il est prévu d’y aménager un embranchement pour le train. Objectif : faire un silo d’expédition. Sur place, il y a déjà du stockage. Le projet consiste à construire un séchoir à maïs afin de regrouper tous les maïs de la zone Nord de la coopérative. Autre projet : une unité de stockage d’une capacité de 30.000 t pour y placer du maïs sec. Dans un premier temps. Un investissement de dix millions d’euros.

LAR : L’une de vos préoccupations réside dans la baisse du taux de protéines du blé tendre : de quoi s’agit-il précisément ?

J.-M.B. : Nous sommes encore à 11 % mais, depuis quatre ans, nous constatons une baisse régulière résultant de la réglementation (NDLR : une limitation des apports d’azote d’origine chimique). Il faut inverser le processus et remonter à 11,5 % voire 12 % de protéines. Nous voulons absolument sensibiliser les adhérents et trouver des outils pour travailler dans ce sens.

LAR : La réglementation est-elle la seule responsable de cette perte de qualité ? Les choix techniques et culturaux des céréaliers n’ont-ils aucune influence ?

et bien d'audres questions ....


 

 

 



Maïs et tournesol : bilan des récoltes

 

« Les semis du printemps ont été retardés suite à des précipitations importantes. Les récoltes de maïs se sont déroulées dans des conditions difficiles pour les mêmes raisons » indique Patrice Leloup, directeur général de la C.A.PRO.GA.. Conséquence : un étalement et un retard des récoltes. Entre le 15 septembre et le 5 novembre, le Montargois a enregistré 350 mm de précipitations, soit plus de la moitié du niveau annuel moyen. « Les moissonneuses ne pouvaient plus rentrer. »

Conséquence : un taux d’humidité du grain compris entre 33 et 34 %. Idéalement, il faut se situer en dessous de 30 %. Les conditions météorologiques nécessitèrent des machines équipées de chenilles. Quant au taux d’humidité du grain, il engendrera un coût de séchage plus important : 30 €/t au lieu d’une moyenne de 20 €/t.

« 10 % des surfaces, soit une centaine d’hectares sur un total de 1.000 ha, ne sont pas encore récoltés. » (NDLR : ces propos datent du mardi 3 décembre). Le gel ou au moins l’absence de pluie pouvaient toutefois laisser espérer une fin rapide des travaux. Dans le cas contraire, des machines équipées de chenilles étaient prêtes à intervenir. Les rendements ? « Ils sont en retrait par rapport à la campagne 2012, soit environ 95 q/ha en moyenne. Ceci avec de très fortes disparités de 55 à 135 q/ha.

Quid du tournesol ? « Les récoltes devraient être finies depuis le 15 octobre. Or 200 ha sur un total de 1.800 ha ne seront pas récoltés et ce qui l’a été présente un taux d’humidité de 15 % au lieu de 9 %. » Coût du séchage : 25 €/t contre rien du tout en temps ordinaire ! Cette année, les rendements s’annoncent « très mauvais » : 24 q/ha contre une moyenne de 32 q/ha.

Céréales d’hiver : 70 % d’emblavements

Quelles sont les conséquences de tous ces phénomènes sur les semis des cultures d’hiver ?« L’orge est emblavée à seulement 70 % et il y aura des retournements de cultures à cause de l’humidité. » Pour le blé tendre, on enregistre également un taux de 70 %. « Mais des emblavements sont encore possibles car on n’a pas atteint la sole prévue. Il y aura un report des cultures d’hiver sur les cultures de printemps : maïs, orge et tournesol. »

Patrice Leloup prévient : « Les rendements 2014 seront impactés par les retards : du blé semé tardivement offre moins de potentiel que si les semis ont eu lieu en octobre ou novembre. »Précisons que les surfaces de blé tendre de la C.A.PRO.GA. s’élèvent à 35.000 ha, dont 5 % de blé améliorant.

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