Jean-Claude Ponçon : un titi de Beauce
Auteur d’une bonne vingtaine d’ouvrages, l’écrivain Jean-Claude Ponçon a réussi à cultiver en pleine Beauce une authentique gouaille des faubourgs.
« J’ai pris ma vie comme une aventure », se plait à dire Jean-Claude Ponçon. Et, à soixante-dix-sept ans, le bonhomme n’a pas encore fini de l’écrire. Même si en trente ans, l’écrivain beauceron a déjà rédigé une bonne vingtaine de livres. Mais il faut dire que sa vie est un véritable roman, habité de personnages hauts en couleurs comme on n’en voit plus — « depuis que la télévision a envahi les foyers », analyse-t-il.
Fils d’instituteurs de campagne, Jean-Claude Ponçon a néanmoins vu le jour à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). C’est à l’âge de douze ans qu’il découvre le pouvoir de l’écrit, une phrase un peu osée dans une rédaction ayant provoqué, dans l’ordre : la colère de son professeur, la confiance de ses camarades et les regards des filles sur lui... « Avec une phrase, j’ai changé le cours de ma vie à l’école. J’ai découvert la force des mots. Ça a été le début… »
Il faudra néanmoins attendre quelques années pour que l’écrivain s’accomplisse. Attendre qu’on lui découvre à son retour d’Algérie une tuberculose excavée et qu’on l’envoie quelque temps en sanatorium au Grand Lucé : « Là, j’ai rencontré, entre autres, Alphonse Boudard. Je le voyais écrire sur un cahier et il a sorti “La Métamorphose des cloportes”. J’ai découvert l’écrivain. Entre nous deux, ça a été une histoire d’amitié indéfectible. Il était mon grand frère. »
« Un jour, Alphonse est tombé sur ce que j’avais écrit et il m’a conseillé de chercher une maison d’édition régionale. Ce que j’ai fait. Mon premier livre est sorti, avec sa préface. J’ai eu un bon papier dans Le Monde… et on m’en a demandé un deuxième », raconte Jean-Claude Ponçon. Ce sera « La Braconne ». Réédité quatre fois, l’ouvrage sera également adapté au cinéma quelques années plus tard par Serge Penard. Entre-temps, il a intégré la Compagnie générale des eaux et l’a quittée au moment de l’arrivée de Jean-Marie Messier…
C’est à ce moment-là que l’écrivain vient s’installer en Eure-et-Loir. « J’ai fait construire une petite maison ici (à Saint-Maur-sur-le-Loir), autour d’une cheminée, sur un champ de ma grand-mère ». Depuis, il continue d’écrire. Des romans qui puisent leur inspiration dans la ruralité, sans en occulter ni la beauté ni la noirceur, mais où l’on retrouve cette gouaille toute parisienne, cette langue qui chatouille les esgourdes et se moque des conventions. Pour le plus grand plaisir de ses lecteurs…