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JA 77 : sécuriser son installation pour pérenniser son exploitation

Présidée par Mathieu Beaudoin, l’assemblée générale des JA 77, au Mée-sur-Seine le vendredi 13 février, a été émaillée de nombreux témoignages d’agriculteurs qui ont développé des activités ou révisé leur organisation pour pérenniser leur exploitation.

Ouverte par Samuel Vandaele, actuel secrétaire général de Jeune agriculteurs de Seine-et-Marne, l’assemblée générale du syndicat jeune s’est poursuivie par un rapport d’activité alliant humour, images d’actions syndicales et du dernier Festival de la terre.
Puis, la conférence animée par Sébastien Guerinot, jeune agriculteur du Provinois, a été l’occasion de présenter deux types d’adaptation développés par des agriculteurs pour pérenniser leur exploitation suite à une installation dans un contexte de perpétuelle baisse du nombre de celles-ci.

En effet, pour un jeune qui projette de s’installer, comment se lancer dans une activité économique face à la volatilité des cours ? Tout d’abord, trois témoignages d’agriculteurs — en matière de diversification des productions, de création d’un atelier de transformation et de rationalisation des charges — démontraient comment optimiser et développer son système de production. Dans un second temps, les témoignages ont porté sur la diversification d’une source de revenus dans les domaines de la valorisation des bâtiments agricoles, de la production d’énergies renouvelables ou d’une  double activité.

Au terme de la présentation de ces exemples, où chacun a évolué dans un univers différent tout en s’adaptant, Sébastien Guerinot a conclu : « Dans les années 1970 apparaissait un slogan : “Nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons des idées.” Nous, nous avons les idées, mais il est difficile des mettre en place face à la rigidité des normes et de la réglementation. » « Ces témoignages sont plein d’ambition et un encouragement pour l’avenir. Ils montrent une belle image de l’agriculture », a poursuivi le secrétaire général de la FDSEA 77, Cyrille Milard.

Enfin, dans un contexte agricole difficile où le manque de visibilité est de mise, le président des JA a tenu à conclure son discours par une note positive : « J’ai confiance en l’avenir de l’agriculture. Nous sommes le premier maillon de la chaîne, un maillon fort car nous devons répondre à un besoin alimentaire mondial toujours croissant. » Le mot de la fin est revenu au secrétaire général de la préfecture.

Témoignages : des projets pour s’adapter

- Le projet de Bertrand Dormion  : développer un atelier ovin. Il s’est installé en 2007 sur l’exploitation familiale (quatre-vingt dix hectares et cinquante brebis) à Lizines. Alors qu’il a travaillé dans le secteur ovin auparavant — au sein d’une coopérative puis de la bergerie du lycée agricole de Crézancy —, il choisit de développer l’atelier ovin qui compte aujourd’hui trois cents brebis. Son but : lisser le revenu face à la volatilité des cours des céréales. « Je ne regrette pas mon choix, mais je ne compte pas mes heures. À la veille de la moisson 2014, alors que les cours étaient bas, j’étais serein. L’élevage valorise mes céréales », explique le jeune agriculteur.

- Le projet de Cédric Thomas : optimiser les charges d’exploitation. Agé de 42 ans, il a repris l’exploitation familiale en 2003. « Le  manque de main d’œuvre, associé à l’envie de faire quelque chose en commun a permis un regroupement d’exploitations. Ensuite, les atouts économiques ont pris le dessus », explique l’agriculteur. Aujourd’hui dix exploitations se sont rapprochées — environ deux mille hectares — mais il ne reste que trois chefs d’exploitation et quatre salariés. Les économies à grande échelle sont importantes. Un chiffre : sur les trente-et-un tracteurs que comptaient les dix exploitations, il n’en reste que cinq. L’assolement en commun, les associés y réfléchissent mais ils se heurtent à des problèmes administratifs. Ils mènent toutefois des assolements réfléchis ensemble.

- Le projet de Hubert Rabourdin : brasseur. Lors de son installation en 2009 à Courpalay, ses parents s’étaient diversifiés dans la production de bière. Aujourd’hui il s’apprête à ouvrir sa nouvelle brasserie dans d’anciens silos à grains rachetés en 2012. Si le site est atypique, il fait le lien avec la partie agricole mais également la notion de patrimoine. Son but : développer la bière de brie.

- Le projet de Gérald Duwer : une activité de service. Installé depuis 2012 en polyculture élevage au Plessis-Placy, il s’est lancé dans une activité d’estimateur de dégâts pour la FDC 77, « une activité où l’expérience fait beaucoup » selon ses dires. Actuellement, il termine également un cursus de trois ans pour devenir expert foncier. Toutefois, ces activités présentent deux difficultés — dépendance de la météo et pointes d’activités similaires à celles de l’exploitation. Pour l’instant, il bénéficie encore de l’appui de son père. Par la suite, il devra revoir son organisation.

- Le projet d’Olivier George : valoriser des bâtiments. Dix ans après son installation, l’année 2009 est compliquée pour une exploitation céréalière comme la sienne. De plus,   il dispose de bâtiments inutilisés. Il décide alors de les transformer en salle de réceptions qui ouvre ses portes en 2012. Suivront d’aménagement de couchages et d’un bâtiment pour les cocktails. « Les contraintes administratives et réglementaires ont été importantes », souligne l’agriculteur de La Chapelle-Moutils, qui a réalisé l’essentiel des travaux lui-même avec l’appui de son père.

- Le projet de Jacques-Pierre Quaak : les bioénergies. Lors de l’installation de son frère en 2008, il cherche avec lui à se diversifier par rapport au risque du marché agricole, dans un but : « Anticiper notre métier et trouver des éléments qui feront que nous serons toujours présents demain en tant qu’agriculteurs. » Ils optent pour les bioénergies : le photovoltaïque pour rentabiliser les surfaces importantes de bâtiments et la méthanisation agricole... Ils ont été les pionniers au niveau agricole à injecter le biométhane dans le réseau de GRDF.

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