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« Il faut un effort collectif pour avancer vite et dans le bon sens »

Président de la Fédération des associations viticoles de Loir-et-Cher (FAV 41) depuis cet été, François Cazin explique son engagement.

Horizons : Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

François Cazin : Âgé de 61 ans, je suis installé depuis quarante ans sur l’exploitation familiale que j’ai spécialisé en viticulture au fil des années. Situé à Cheverny, le Domaine du Petit-Chambord compte 23 ha en appellation Cheverny et Cour-Cheverny. Tout est vendu en direct, avec le souhait de garder un équilibre entre l’export, le national, et la vente à la cave. Nous avons la chance d’être dans une région touristique avec un taux de vente à la cave qui avoisine les 30 % (idem pour l’export). Je ne suis pas en bio, mais en certification Haute valeur environnementale car je trouve que c’est un bon compromis : protéger mon vignoble en traitant le moins possible. Je pars du principe qu’il y a un juste milieu et qu’il est vital de se garantir un volume de production pour le suivi de notre clientèle et la pérennité de l’exploitation.
En plus de ma responsabilité à la FAV 41, je suis également président de la Fédération régionale Centre-Val de Loire des Vignerons indépendants et conseiller municipal de ma commune.

Qu’est-ce qui vous a amené à accepter la présidence de la FAV 41 ?

Comme j’ai toujours fait partie du conseil d’administration, je connais bien ce poste. Dans la continuité de Dominique Girault, président sortant, il y a beaucoup à partager, découvrir et défendre pour faire progresser la profession. Il faut un effort collectif pour avancer vite et dans le bon sens. Le poste est à reconstruire. Ça se veut passionnant à condition que l’équipe soit soudée et que les responsabilités soient partagées avec l’appui et les compétences de la direction et du secrétariat de la Fédération.
Je suis parti pour trois ans dans ce poste syndical, dans cet organisme qui rassemble tous les segments de production. Quelle que soit notre appartenance, nous discutons viticulture pure mais nous abordons tous les sujets transversaux, comme l’emploi, la réglementation, l’environnement, les attentes sociétales, le climat… Je tiens à rappeler que les cotisations servent à défendre nos intérêts, tout ce qui est lié au vin de près ou de loin. C’est pour que vive une FAV 41 proche des vignerons que j’ai décidé de m’impliquer davantage dans la filière.

Quels sont les dossiers prioritaires de la FAV 41 ?

La transition écologique et notamment l’usage des produits phytosanitaires est à prendre très au sérieux. Plus que jamais il nous faut instaurer un dialogue avec les riverains, être au contact des habitants, promeneurs et élus.
Exactement comme nous avons fait pour les tours antigel, il faut ramener de la confiance, expliquer notre métier, nos contraintes. Il faut expliquer nos « nuisances » et faire tout pour les limiter. Il y a un vrai travail à faire avec les municipalités pour sensibiliser les maires. On vit dans des communes rurales, et qui dit rural dit qu’il y a des agriculteurs. Être conseiller municipal est une bonne solution pour faire entendre la voix des agriculteurs et faire comprendre qu’une ZNT (Zone de non-traitement) même à 10 m aurait de lourdes conséquences sur notre activité. Ce serait plus simple que les Pouvoirs publics interdisent tous les produits dangereux. On a notre mot à dire pour que la viticulture ne recule pas face à l’urbanisation !

Comment voyez-vous la suite ?

Entouré des membres du bureau et du conseil d’administration, je vais continuer de mener les différents dossiers dans la continuité d’une représentativité forte de la Fédération auprès de l’ensemble de la filière viticole et des instances politiques. L’idée est de conntinuer à lancer des actions utiles comme la formation Métiers de la vigne au LPA d’Amboise ou encore le cumul RSA et salaire pour les saisonniers, obtenu auprès du conseil départemental. Je suis et resterai attentif aux attentes des vigneronnes et vignerons, pour préserver les atouts de la filière face aux enjeux qui les interpellent (sociétaux, environnementaux, climatiques…). Il faut rester maître du jeu. Ce n’est pas un métier figé, il faut évoluer avec son temps, s’adapter. Il y a bien une chose de sûre, c’est que la qualité et la force du vigneron sont l’adaptation.

Propos recueillis par Doriane Mantez

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