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Hubert Lambert a le sanglier dans le viseur

Eleveurs bovins à Theillay, Hubert Lambert et son fils Xavier résistent tant bien que mal à l’assaut des propriétés privées et des sangliers.

Installé depuis 1992 sur l’exploitation familiale à Theillay, Hubert Lambert élève avec son fils Xavier une centaine de vaches allaitantes de races charolaise et limousine sur près de 255 hectares répartis sur la ferme et Loreux.

Dans ce secteur de Sologne, où les propriétés privées et les sangliers prolifèrent au détriment des terres agricoles, Hubert Lambert se sent bien seul. «  À mon installation on était 34 exploitations. Aujourd’hui, je suis seul sur un rayon de 20 kilomètres  », annonce-t-il, avant d’ajouter avec humour  : «  Il n’y a donc pas d’entraide possible. Seuls les sangliers sont présents pour labourer régulièrement nos champs  ».

La prolifération des sangliers, qui inquiète fortement la profession agricole mais peu les chasseurs, est devenue tellement «  impossible à gérer  » que cet exploitant envisage de s’expatrier dans une autre région. «  Je regarde en vallée du Cher pour deux raisons  : il n’y aura pas ou peu de cochons comparé à ici et ça permettrait d’avoir des surfaces groupées  ».

Lui qui ne laboure plus depuis deux ans, pour avoir «  une terre plus facile à travailler, un sol plus portant et aussi faire des économies de carburant et de produits  », a dans l’idée de garder ses prairies autour de la ferme et son foin et ses céréales dans le Cher pour rester autosuffisant. «  La seule solution pour garder un élevage est de rester autosuffisant  », affirme-t-il. «  À mes débuts, j’avais une soixantaine d’hectares de céréales qui me servaient à nourrir mes bovins. Depuis trois ans je n’arrive même plus à cultiver dix hectares car ils sont ravagés… Donc je les achète à un collègue  ».

Bien que la Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher indemnise les dégâts de gibier, Hubert Lambert admet ne pas toujours prendre le temps de remplir les très nombreux dossiers pour se faire indemniser. «  Ca prend beaucoup de temps. Et puis il y a des dégâts qui sont difficiles à évaluer  : usure du matériel et temps passé pour remettre le terrain en état. Car lorsqu’un animal fait un trou, l’eau s’y engouffre et l’herbe qui repousse n’est pas bonne  ».

Agriculteur mais aussi chasseur, il est le premier à constater la baisse du nombre de chasseurs et l’augmentation des superficies des propriété privées. «  La chasse n’est pas qu’un loisir. C’est aussi une nécessité  ! Parce qu’aujourd’hui, le loisir de certains détruit le travail des autres  », se désole-t-il.

Conscient des difficultés qui s’annoncent en Sologne, Hubert Lambert se lance dans d’autres projets tournés vers l’avenir, comme celui d’une unité de méthanisation à Lamotte-Beuvron. Il s’agit de Sologne agri méthanisation, qui regroupe neuf agriculteurs, un centre équestre, la commune et la Fédération française d’équitation, et qui devrait être mis en route l’année prochaine. «  Cette activité nous évite la mise aux normes, mais elle nous permet surtout de valoriser ses déchets, biomasses, effluents… Et donc de valoriser son activité et son exploitation  », remarque l’éleveur.

Doriane Mantez

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