« Garantir une médecine de proximité dans les territoires ruraux »
Le 7 juillet, à l’Hôtel du Département, s’est tenu le grand débat de la santé en Loir-et-Cher. La désertification médicale a alimenté les échanges.
« La Covid-19 nous a rappelé la fragilité de notre existence » : c’est par ces mots que Nicolas Perruchot, président du Département, a ouvert le grand débat de la santé en Loir-et-Cher. La réunion s’est déroulée le 7 juillet à Blois, à l’Hôtel du Département. Une centaine de personnes a assisté aux échanges.
Le maître de cérémonie a poursuivi : « L’objectif est de réunir toutes les parties prenantes afin de contrecarrer les prévisions les plus pessimistes : en trente ans, le Loir-et-Cher a perdu un quart de ses médecins généralistes alors que, sur la même période, la population du département a augmenté de 8 %. Garantir une médecine de proximité dans les territoires ruraux est une priorité. Téléconsultations et Maisons de santé pluridisciplinaires y contribuent. Cependant, beaucoup de choses sont encore à faire. Le débat ne vise pas seulement à établir un diagnostic mais à définir des actions concrètes et ambitieuses. Nous devons nous montrer à la hauteur des enjeux. Après l’exode rural au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, évitons l’exode médical ! Unissons nos efforts au service des Loir-et-Chériens ! ».
Marie-Anne Montchamp, ancienne ministre et présidente du conseil de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, a prolongé l’analyse : « La santé publique, c’est un territoire : la Seine-Saint-Denis ne ressemble pas à Cour-Cheverny ! On ne peut pas apporter des réponses sans tenir compte des réalités du terrain. Par ailleurs, nous avons besoin d’intelligence collective et d’initiatives. J’en appelle à un pilotage moderne et transversal de notre politique de santé ».
Yves Rousset, préfet de Loir-et-Cher, n’a pas dit autre chose : « Nous devons trouver des réponses multiples. Le sens partagé de l’intérêt général est un bien précieux. Notre système de santé est le fruit d’une longue évolution. Vu de l’étranger, c’est l’un des meilleurs du monde : les professionnels sont très bien formés. Vu de France, il est en crise : nous manquons de médecins et d’infirmières, etc. Nous devons faire preuve de capacités d’innovation et d’adaptation fortes. (…) Le maillage du territoire, c’est un ensemble qui doit être traité. En zone rurale, le dernier kilomètre est souvent le plus difficile à parcourir. Il faut associer la politique de santé aux autres politiques publiques (logement, etc.). Les usagers de la santé ne doivent pas non plus être oubliés afin d’éviter que les professionnels parlent aux professionnels ».
Olivier Joly