Fédérer pour mieux lutter contre le dépérissement
Mardi 9 janvier, une cinquantaine de vignerons étaient réunis à Noyers-sur-Cher pour partager les avancées techniques autour du sujet du dépérissement du vignoble et notamment le projet Mivigne.
Consciente des enjeux que représentent les maladies du bois pour les vignerons loir-et-chériens, la chambre d’Agriculture du Loir-et-Cher a organisé une soirée technique autour de ce thème le mardi 9 janvier à la salle des fêtes de Noyers-sur-Cher.
« Les viticulteurs sont les principaux acteurs de la lutte contre le dépérissement du vignoble. Il est donc fondamental de les mettre au cœur de cet enjeu national », a annoncé le président Philippe Noyau en mot d’ouverture.
Financé par le Plan dépérissement dans le cadre de son « Ambition 1 - viticulteur acteur », le programme Mivigne a pour mission de mettre les viticulteurs et les pépiniéristes au coeur de la lutte contre les maladies du bois.
Suite à une enquête sur les pratiques viticoles, les vignerons se sont réunis en réseaux afin d’échanger sur leur perception et les problématiques de dépérissement, impactant notamment la longévité de leurs parcelles et leur potentiel de production.
Aujourd’hui, 27 réseaux dans les trois bassins pilotes de Rhône-Provence, des Charentes et du Val-de-Loire sont constitués. Ce qui représente plus de 300 vignerons engagés dans le programme Mivigne pour construire de nouveaux itinéraires techniques et ainsi regagner des rendements et lutter contre la mortalité des ceps de vigne.
« Ce projet répond à une forte attente des professionnels, celle de se fédérer pour mieux lutter contre les dépérissements », a souligné Anastasia Rocque, chargée d’étude en viticulture à la chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire. « Pour eux c’est une opportunité de tester leurs idées et/ou leurs hypothèses : tailler en fonction de la lune, pratiquer le curetage ou le regreffage, replanter des ceps ancestraux ou des ceps certifiés de qualité… Et pour nous, c’est l’occasion de comprendre les choix et les arbitrages des viticulteurs en nous interrogeant sur le statut des vignerons pour ne plus les voir comme récepteurs des solutions émises par la recherche, mais aussi comme contributeurs de première ligne ».
Participante au projet MIV, la chambre d’Agriculture du Loir-et-Cher a constitué, avec l’aide de quatre viticulteurs volontaires, un livret « Coupes transversales de ceps de vignes atteints d’Esca » qui dresse des diagnostics potentiels, propose des hypothèses et des orientations afin de mieux comprendre le fonctionnement de la maladie et pouvoir la prévenir.
« Ce livret a été largement inspiré par le travail réalisé par la Sicavac depuis plus 15 ans. La coupe transversale de ceps est une méthode permettant de donner des hypothèses sur le vécu de la vigne et les facteurs ayant favorisés sa mortalité », explique Alice Reumaux, conseillère en viticulture et œnologue, CA 41. Un livret fort intéressant, réalisé « avec prudence » car les maladies du bois sont un sujet complexe, où de nombreux phénomènes restent inexpliqués jusqu’à présent.