« Emmener les jeunes le plus haut possible »
Chef d’entreprise à Fontaines-en-Sologne (Loir-et-cher), Hervé Lecomte forme des apprentis depuis de longues années. Il décrit sa vision de l’alternance.
Président de la société éponyme, Hervé Lecomte déclare : « Je forme des apprentis depuis plus de trente ans et je les garde. Ainsi, le deuxième apprenti que j’ai formé occupe un poste à responsabilités au sein de l’entreprise. Quelqu’un m’a appris mon métier et je transmets mon savoir aux jeunes. (…) Nous exerçons un métier manuel et technique. L’apprentissage permet de diagnostiquer le jeune et de voir s’il a sa place chez nous. L’enjeu : faire perdurer le métier. (…) Sélectionner et s’intéresser au jeune qu’on reçoit dans l’entreprise sont importants. Sur ce point, le chef d’entreprise et le CFA jouent un grand rôle ».
Mathieu André, qui prépare un brevet professionnel Aménagements paysagers, effectue sa formation pratique dans l’entreprise de Fontaines-en-Sologne.
« Je l’ai découvert lors du concours du Meilleur apprenti de France, témoigne le dirigeant. Ce jeune était motivé. Son entreprise faisait de l’entretien mais pas de création. Or Mathieu avait réalisé une excellente performance ».
Notre interlocuteur a déjà eu deux finalistes aux Olympiades des métiers. « Cela valorise les jeunes et l’entreprise. Nous suivons nos jeunes pour les emmener le plus haut possible. »
Voici comment Hervé Lecomte s’y prend lorsqu’il recrute un apprenti : « Je contacte le CFA. Sérieux en classe et motivation sont mes premiers critères. Ensuite, je rencontre le jeune sans ses parents afin de voir son autonomie. Si on prend un apprenti, c’est pour bien s’en occuper. Celui-ci n’est pas là pour pousser la brouette mais pour apprendre le métier. Comme tous les autres salariés, un apprenti crée et doit être autonome ».
Le chef d’entreprise loue la motivation des deux apprentis qu’il a actuellement sous son aile. « En revanche, c’est un échec si le jeune vient dans l’entreprise sans connaître le métier. D’où l’importance du stage découverte. (…) Un jeune qui se trompe de vocation perd son temps et l’entreprise est dégoûtée par l’apprentissage. Le système manque de souplesse. Il faudrait réunir entreprise, parents, CFA et administration pour une fin de contrat sans douleur car le jeune pâtit des conséquences de l’échec. L’implication de chacun fait le succès d’un apprentissage. »
Implantée à Fontaines-en-Sologne, la société par actions simplifiée Lecomte-Hydrobulles exerce deux activités : aménagements paysagers (60 %) et installation de piscines (40 %).
Hervé Lecomte préside la structure et Romain Cellier est vice-président. L’entreprise compte vingt salariés en CDI et deux apprentis.
Olivier Joly