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Désherbage mécanique en Cuma  : les chiffres du 41

La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, en partenariat avec la Fédération régionale des Cuma, a organisé début octobre, à Morée, une démonstration au champ de onze matériels de désherbage mécanique. Tour d’horizon.

Les démonstrations de matériel attirent toujours du monde. Pour la troisième édition de démonstration de matériels — il y avait eu d’abord les semoirs de semis directs, puis la destruction mécanique des couverts, et là le ­désherbage mécanique des cultures d’automne —, pas moins de 150 agriculteurs étaient présents le 3 octobre sur une parcelle de Jean-Pierre Coyau, à Morée.

Organisée par la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher (CA41) en partenariat avec la Fédération régionale des Cuma et par le biais des Groupements de développement agricole (GDA), cet après-midi sur le terrain a mis en avant quatre bineuses (des marques Agronomic, Carré, Schmötzer et Garford), quatre herses étrilles (Agronomic, Einböck, Treffler, Carré), deux roto-étrilles (APV, Einböck) et une houe rotative (Carré).

À l’heure où les herbicides et leur utilisation sont remis en question, Vincent Rigal, conseiller grandes cultures CA41, Pascal Duchâteau, conseiller machinisme CA41, et Anthony Chambrin, FR Cuma, ont répondu aux différentes interrogations des agriculteurs sur les coûts d’utilisation, le choix en fonction du type de sol ou de culture, la gestion du stock de semences pour les adventices, et ont donné des pistes pour intégrer le désherbage mécanique dans l’itinéraire technique.

«  Il nous faut trouver des solutions pour contrecarrer les contraintes qui viennent à nous, a lancé ­Pascal Duchâteau. Le matériel idéal qui fait tout n’existe pas. Il va falloir trouver le meilleur compromis parmi les outils, d’où l’intérêt de pouvoir juger sur pièce  ».

Tous trois, accompagnés de ­Frédéric Cadoux, conseiller grandes cultures CA41, ont insisté sur le fait «  que le meilleur passage de la herse étrille est le passage à l’aveugle  » et ils ont recommandé de passer la machine cinq jours après le semis, ce qui permet de détruire environ 70  % des adventices qui sont encore au stade filamenteux. «  Il ne faut pas se retourner quand on le fait sinon on a l’impression que tout est détruit, mais on revient trois jours après et la culture est impeccable, a assuré Pascal Duchâteau. Bien sûr on n’oublie pas le levier chimique en dernier recours. Si la météo ne permet pas de passer avec les outils mécaniques, il faudra bien éliminer les adventices posant problème  ».

Pour plus de précision, chaque machine a ensuite été détaillée par un technicien ou un commercial de la marque, puis mise en action, sous les regards avertis des participants.

Du côté des herses étrilles, deux technologies concernant le réglage de l’agressivité des dents étaient présentées  : d’une part la tension réalisée par câble chez Agronomic et Treffler, avec des possibilités de variation de réglage manuelle ou hydraulique, et d’autre part des dents fixées sur bâti chez Einböck et Carré dont la rotation (manuelle ou hydraulique) assure un réglage de l’angle d’attaque des dents. Ces outils agissent par ratissage et donc ont tendance à créer des bouchons en cas de résidus présents sur le sol. Cependant, ils ont plutôt un très bon comportement en sols caillouteux comme la démonstration improvisée dans des repousses de colza a pu le démontrer.

Pour les roto-étrilles, Einböck (Aérostar) et APV ont réalisé une double démonstration. Tout d’abord auprès des herses étrilles afin de démontrer leur capacité à travailler en présence de débris végétaux, mais aussi leur petite faiblesse en présence de pierres (dépendant de la vitesse d’avancement) puis dans le colza semé à 55 cm (initialement prévu pour tous les matériels) où le respect de la culture a pu être jugé à sa juste valeur même en conditions de forte agressivité d’attaque. Le concept de «  soleils  » rotatifs équipés de dents droites est innovant, l’angle d’attaque ou d’orientation par rapport à la ligne de semis peut être fixe (Einböck) ou réglable manuellement par intervalles de 5 degrés (APV). De même, l’agressivité se règle par pression de l’outil sur le sol commandé hydrauliquement depuis la cabine du tracteur (Einböck). Cet outil passe très bien aussi dans des terres battantes pour permettre d’aérer le sol et d’activer la minéralisation.

La houe rotative (Carré), grâce à ses éléments rotatifs en forme de soleil dont les extrémités des rayons sont équipées de cuillères, va pouvoir déraciner les adventices et les déposer en surface. Son passage est impressionnant car il déchiquette les feuilles sans que cela affecte pour autant le potentiel de la culture. C’est l’outil essentiel en sols battants pour décroûter, d’où son nom usuel de «  décroûteuse  ».

L’après-midi s’est conclu avec la démonstration des bineuses (Agronomic et Carré). De manière générale, elles permettent de biner entre les rangs voire sur le rang (avec de nombreuses options type doigts Kress). Le principal frein qui peut être rencontré, c’est de semer la culture avec l’écartement adapté à la bineuse.

D’où la remarque unanime des constructeurs  : il faut utiliser une bineuse qui repasse exactement dans les passages du semoir. On retrouve aussi les mêmes avantages agronomiques qu’une roto-étrille.

Une manifestation comme celle-ci sera reconduite dans quelques mois pour les cultures de printemps où les options des bineuses seront cette fois plus mises en avant (type de binage, guidage notamment).

Doriane Mantez, avec la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher

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