Des opportunités des filières légumières
La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a organisé une journée de découverte de la production légumière, le 13 décembre au sein de ses locaux.
Jeudi 13 décembre, une quinzaine de personnes (étudiants, porteurs de projets et agriculteurs en recherche d’opportunités pour se diversifier) ont participé à la Journée de découverte de la production légumière, organisée par la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher à Blois.
Après avoir brossé un panorama de la filière légumes (les productions, les débouchés, les opérateurs), la réunion s’est focalisée sur quatre productions qui demandent à être développées dans le département : la pomme de terre bio, l’asperge verte, le cornichon et la fraise.
Vincent Rogez, d’Axéréal, est intervenu pour présenter la branche spécialisée fruits et légumes frais du groupe, située à La Chaussée-Saint-Victor, et expliquer son rôle, mais aussi ses besoins. « Axéréal a pour objectif de valoriser la production de ses producteurs adhérents. Notre rôle est de rassembler les productions, regrouper l’offre et travailler sur certains marchés avec la volonté d’accompagner les producteurs à chaque étape de la culture (proposer le choix de variété, les conditions d’implantation, conseil technique), tout en leur garantissant une valorisation suffisante ».
Il explique que pour répondre à son enjeu « d’approvisionner toute l’année la grande distribution », le groupe est obligé d’acheter hors département.
À ce jour, la filière pomme de terre bio compte six producteurs locaux, qui assurent seulement un tiers des besoins de l’année.
« La patate paie relativement bien et n’est pas compliquée à cultiver, mais il faut être irrigué », a souligné Bernard Doré, agriculteur à Oucques-la-Nouvelle, en contrat avec Axéréal pour ses 15 ha de pommes de terre.
Du côté de l’asperge verte, commercialisée sous la marque Chambord depuis 1993, là aussi il y a de la place pour de nouveaux producteurs. « Nous en avons besoin. Sur les 18 000 tonnes consommées, seulement 140 tonnes sont produites par nos douze producteurs régionaux, le reste vient du reste de la France », a affirmé Vincent Rogez.
Denis Billault, producteur d’asperges sur 7 ha à Ouchamps, est venu compléter les propos en faisant un point sur la difficulté à recruter de la main-d’œuvre. « L’asperge n’est pas une culture facile. Il faut arriver à trouver des saisonniers qui tiennent le coup physiquement et qui soient efficaces au ramassage car ça pousse très vite, jusqu’à + 18 cm en une journée », a-t-il confié.
Avec 25 tonnes d’asperges récoltées par an, l’agriculteur explique que c’est un atelier rentable avec une marge de 0,80 à 1 euro/kg en plein champ et 1,50 à 2 euro/kg en tunnel, mais qui demande un fort investissement à la base : 150 000 euros pour le tunnel, 30 000euros pour sept machines de récolte, 15000 euros pour la chambre froide, 23000 euros pour la machine à trier, 6 000 €/ha pour les griffes d’asperges.
Il a conclu son témoignage en rappelant : « Il faut avoir en tête que si vous faites de la culture d’asperges pendant deux mois, vous ne serez plus agriculteur, mais chef d’entreprise qui fait de la gestion de main-d’œuvre. Même si ce n’est pas le côté du métier que j’aime, c’est cette période qui me permet de gagner ma vie. Et même si l’on dit toujours que la coopérative ne paie pas assez cher, aujourd’hui j’amortis mes investissements et gagne ma vie convenablement ».