Des échanges de qualité entre voisins à Landelles
La 5e rencontre Nos voisins les agriculteurs, organisée par la chambre d’Agriculture et ses partenaires de la Charte de bon voisinage, a eu lieu à Landelles le 3 février.
L’ambiance est plutôt détendue lundi soir quand commence la rencontre Nos voisins agriculteurs organisée par la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir avec ses partenaires signataires de la Charte de bon voisinage. Il faut dire qu’il s’agit de la cinquième du genre, l’organisation en est désormais bien rodée.
Et si elle n’est pas celle qui a réuni le plus de personnes — une soixantaine — elle a donné lieu à un débat de qualité, suivi d’ailleurs par une équipe de France 2 qui tournait pour l’émission Complément d’enquête.
Au fil de la soirée, les riverains se sont interrogés sur la présence de résidus de produits phytosanitaires dans les sols, sur le respect de la biodiversité par les agriculteurs ou ont demandé à ce qu’ils préviennent les voisins de leurs traitements. Un point que n’a pas laissé passer sans réagir le président de la FDSEA, Bertrand Petit : « Si l’on prévient que l’on va traiter dans six heures, par exemple, et que survient une panne, il va falloir prévenir de nouveau que le traitement est décalé et recommencer si le vent se lève... Ça devient infernal. Si la télé est là, c’est pour l’agribashing, c’est aussi le meilleur moyen de prévenir ceux qui nous en veulent... Et puis, pourquoi prévenir les gens alors qu’il n’y a pas de souci ? ».
Il a été demandé également aux exploitants sur quels critères ils déclenchaient leurs interventions.
L’un d’eux a expliqué : « Il y a des interventions prévues, comme un désherbage après semis, mais la plupart sont basées sur des observations. Nous allons dans les champs et l’on compte les pucerons par exemple, à partir d’une certaine quantité, le traitement est déclenché. Pour cela, nous utilisons beaucoup les réseaux sociaux pour communiquer entre collègues, c’est très pratique. Pour nous, il y a un gros gain à ne pas faire de traitement systématique. Nous sommes aussi parents, citoyens, nous avançons dans ce sens là ».
Une petite fille est intervenue également pour demander aux agriculteurs pourquoi il y avait des déchets dans leurs champs et pourquoi ils ne les retiraient pas. Un agriculteur lui a répondu que parfois ils s’arrêtaient pour les enlever mais qu’il y en avait de nouveaux sans cesse : « Il faudrait d’abord que les gens arrêtent d’en jeter ».
Un riverain a dit ensuite : « À travers ce que vous dites, on voit que vous faites le maximum. Et donc, est-ce que ce que nous disent les politiques n’est pas fait pour nous faire peur ? ».
La député Laure de la Raudière, qui assistait à la rencontre, a répondu : « Tous les politiques ne le font pas. Certains alarment quand d’autres disent qu’il faut remettre la science au centre du débat. Personne n’a pu prouver la toxicité du glyphosate. Mais ce qui reste, ce qui fait le buzz, c’est ce qui fait peur aux gens ». D’où la nécessité d’organiser ce type de rencontres...
Hervé Colin