« De la volaille élevée par et pour les Français »
Éleveur de volailles à Ouzouer-le-Marché, Christophe Huchet est président du Syndicat des volailles fermières de l’Orléanais depuis six ans. A l’occasion des 50 ans du syndicat, il fait le point.
Que représente le Syndicat des volailles fermières de l’Orléanais (SVFO) ?
Le syndicat Beauce et Perche, aujourd’hui SVFO a été crée en 1967 par une petite poignée d’agriculteurs de la région, porté par Régis Bonneau de Moisy, père fondateur de notre association. Le SVFO, c’est trois groupements de producteurs - Cafo, Axéréal Élevage et Richard aliments - qui représentent environ 102 éleveurs, 246 bâtiments actifs, six sites de fabricants d’aliments, quatre couvoirs, trois abattoirs et trois ateliers de découpes, sur une région IGP de trois départements : 41, 45 et 28, plus les départements voisins comme le 27, 37, 89, 61 et le 18.
Qu’est ce que le label apporte aux producteurs ?
Comme tous les ODG (Organismes de défense et de gestion) : défendre et promouvoir les volailles fermières de l’Orléanais ! La période que nous venons de vivre (depuis 2005) a été tumultueuse et pleine de bouleversements. Notre premier objectif est de pérenniser la filière en soutenant les constructions de bâtiments afin de répondre convenablement aux commandes de nos clients abattoirs. Notre deuxième objectif est d’asseoir notre notoriété sur notre région. Nous avons 50 ans d’existence, il faudra le faire savoir aux consommateurs de la grande région Centre. Il faudra également que nous nous fassions une place plus grande sur les étals, ce qui ne sera pas une chose facile car la concurrence est déjà bien présente. Il est aussi dans nos objectifs de maintenir et d’améliorer la qualité de nos volailles de chair avec la gestion les cahiers des charges : onze cahiers des charges Label Rouge et un cahier des charges non IGP Volailles de l’Orléanais (IG 28-94).
La filière volaille est une filière importatrice net, est ce que le label est un moyen de contrer la concurrence internationale ?
Non, le label est avant tout un gage de qualité : de la volaille faite par et pour les Français ! Cherchez ailleurs, vous ne trouverez rien d’équivalent. Nos voisins, belges et allemands, reconnaissent sa qualité supérieure, mais ce n’est pas le cœur de notre marché. Nous avions évoqué cette question à notre 50e assemblée générale avec une très intéressante intervention par Vincent Chatellier, ingénieur à l’Inra. Il a notamment expliqué qu’il faudra du poulet pour les filières de transformation, mais aussi pour les plats préparés… Le label a toute sa place et doit continuer à tirer toute la filière volaille vers le haut. Il répond aux attentes des consommateurs à la recherche de toutes les garanties nécessaires. Nous devrons répondre aux autres attentes des consommateurs (sociétales, environnementales…) et cela ne devrait pas nous poser trop de problèmes. L’industrie française de la volaille a tous les atouts pour contrer l’importation de viande brésilienne, d’autres pays émergeants et de nos voisins européens. Un de nos plus gros clients exporte actuellement nos produits vers les Emirats, mais cela reste un petit marché.