Damien Dreiss, ébéniste éclairé
Jeune artisan solognot, Damien Dreiss crée des luminaires en bois et ses réalisations sont de plus en plus ambitieuses.
« Ébéniste de formation, le travail de la matière et la création m’intéressaient, déclare Damien Dreiss, artisan à Villeny (Loir-et-Cher). Arbitrairement, j’ai décidé de faire des luminaires car cela était économiquement moins contraignant. Un meuble de création coûte très cher. Trouver une clientèle s’avère donc compliqué. Avec des luminaires, je peux créer une pièce, la présenter lors d’une exposition et la vendre ».
Les abat-jour se composent de fines tranches de bois. Habituellement, cette technique est utilisée pour le placage des meubles ou en marqueterie.
Le professionnel solognot explique : « Je me suis rendu compte que la lumière passait très bien à travers la matière. Comme pour un meuble, on a un objet en bois, avec un pied, une structure, etc. Quand on l’allume, l’objet est complètement transformé. La lumière donne un effet magique. Le bois change de couleur et on voit les veines ».
Damien Dreiss trouve son inspiration dans la nature. Les abat-jour ressemblent à des insectes et la rondeur des pieds fait penser à des plantes.
« Travailler la courbe est difficile, rendant l’exercice intéressant. Cependant, j’aime aussi la ligne droite », explique notre interlocuteur. Pour les supports, l’artisan utilise différents types de bois (noyer, cerisier, platane, wengé, etc.), jouant sur le contraste des couleurs. « Les bois clairs sont de chez nous. Les bois foncés sont exotiques. Pour les abat-jour, j’utilise de l’érable. »
L’artisan indique : « Je peux avoir des commandes spécifiques. Mais j’essaie d’accorder les souhaits du client à mon style esthétique. »
Lorsque l’intéressé travaille une nouvelle forme, il trace des courbes sur un papier. Cependant, très vite, il réalise la figure afin d’appréhender son harmonie dans l’espace. « Avec une même forme, on peut faire de nombreuses créations. Je travaille beaucoup par empirisme. »
Le professionnel crée des gabarits pour un modèle. Ensuite, celui-ci est répliqué même si le bois change. « Des modèles uniques seraient trop chers. Toutefois, chaque lampe est différente. »
Damien Dreiss définit ainsi une lampe réussie : « Comme toute œuvre d’ébénisterie, je respecte des contraintes techniques : assemblage, etc. La lampe doit également éclairer correctement et me plaire esthétiquement : une courbe dynamique et équilibrée ».
Il poursuit : « Au fil du temps, je réalise des formes de plus en plus ambitieuses. Ainsi, je fais des grandes lampes et on me demande des suspensions ». La lumière n’est pas près de s’éteindre dans cet atelier solognot !
Olivier Joly