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Congrès FNSEA : les agriculteurs tournent le dos à Le Foll

Une délégation de la FDSEA seine-et-marnaise assistait au congrès annuel de la FNSEA à Laval (Mayenne) les 30, 31 mars et 1er avril.

Laval accueillait le soixante-dixième congrès de la FNSEA les 30, 31 mars et 1er avril.

La première journée, ouverte par le président de la FNSEA Xavier Beulin, étant dédiée aux interventions des régions syndicales, les congressistes ont pu échanger avec les membres du bureau sur les actions syndicales menées depuis un an, la crise agricole et le mal-être des exploitants de toutes les filières.

Pour la région Ile-de-France, Damien Greffin a profité de ce moment de parole pour rappeler que les agriculteurs franciliens attendent des solutions à leur désarroi. Il a rappelé que la situation économique était catastrophique pour bon nombres de céréaliers : « 40 % des exploitations en Scop (Surfaces céréales et oléoprotéagineux) n’ont dégagé aucun revenu pour la troisième année consécutive, avec un résultat moyen sur toute la période 2000-2015 autour de 20 000 € par actif familial. » Il est aussi revenu sur la surtransposition des normes — principalement environnementale — et a conclu qu’« obtenir un assouplissement réglementaire est syndicalement obligatoire ».

Xavier Beulin et les élus nationaux responsables des dossiers ont apporté des réponses aux interrogations des représentants départementaux, mais ont surtout rappelé les actions conduites et défini les pistes de réflexion et de travail pour regagner de la compétitivité et simplifier les démarches.

« La baisse des cotisations maladie vont dans le bon sens face à notre demande de gagner en compétitivité », a martelé le président.

Les congressistes ont partagé les actions conduites, les marches restant à franchir, mais surtout la nécessité d’être force de proposition et d’assurer une meilleure collaboration au sein du réseau pour gagner en efficacité. En effet, la réforme de la loi NotRe, qui a conduit à concentrer les régions, demande au syndicalisme majoritaire de se réinventer pour répondre aux attentes des exploitants.

Des travaux en huis clos de cette première journée et des interventions, s’il y avait un point à retenir, c’est le nombre de victoires qui pour certaines passent trop inaperçues mais qui n’existeraient pas sans un syndicat uni et puissant.

Au cours des deux journées suivantes, tables rondes et débats sur la contractualisation et la nécessité d’investir les instances démocratiques se sont succédé. « Face à la crise que nous traversons, il faut faire preuve d’unité. »

Enfin, c’est le visage grave que Xavier Beulin a réalisé, sans langue de bois, son discours de clôture. Il a rappelé que pas moins de six cents manifestations ont eu lieu l’an passé, « c’est dire la dureté de la crise que nous traversons qui est à la fois économique, sociale et morale où aucun secteur n’est épargné ».

Il a aussi interpellé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, sur tous les sujets en suspens. La liste est longue : compte pénibilité, déclarations Pac, prix, charges sociales, plan Écophyto II… « Vous n’avez pas fait le choix d’offrir des perspectives durables à notre métier. Les annonces ne répondent pas à la crise, elles sont insuffisantes et leur mise en œuvre, laborieuse. Si nous avions travaillé ensemble, nous aurions bien mieux avancé », a-t-il souligné en s’adressant à Stéphane Le Foll.

Après l’expression des attentes et des propositions de la FNSEA et de son réseau, le ministre de l’Agriculture a fait son entrée sous les huées. Dès le début de son discours, les participants lui ont tourné le dos. Certains membres de la FRSEA Ile-de-France ont même ouvert des parapluies pour « se protéger de ses paroles ».

Dans un brouhaha général et sous les invectives de la salle, Stéphane Le Foll a clos son intervention en souhaitant un joyeux anniversaire tout en soulignant : « La FNSEA a soixante-dix ans mais visiblement, entre vous et moi, ce n’est pas la fête », preuve du désaccord profond avec la profession qui a le sentiment que son ministre de tutelle lui a tourné le dos pendant plus de quatre ans. 

S. D. (FDSEA77)/L. G.-D.

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