Groupement de Développement agricole
Cent trente et un adhérents au GDA de Varennes-Lorris
70 des agriculteurs du secteur adhèrent au groupement. Le soutien aux productions constitue l'axe central de son action.
Polyculteur-éleveur à Presnoy et à la tête d'une exploitation de 175 ha, Pascal Barnault préside le Groupement de Développement agricole (GDA) de Varennes-Lorris depuis deux ans : « L'axe numéro un de notre action vise le soutien aux productions. » Cela se traduit par des tours de plaine.
« En parallèle, nous conservons le conseil individuel. Une action difficile à tenir car l'agenda du conseiller est chargé mais elle est indispensable pour maintenir la satisfaction des adhérents. Chacun d'eux a besoin de traiter ses propres problématiques avec un conseiller. C'est en cela qu'un GDA se distingue de la chambre d'agriculture. »
L'actualité réglementaire brille par sa complexité et bien la connaître est aussi important que de maîtriser les aspects agronomiques : régulièrement, Boris Lorne, le conseiller du GDA, fait le point avec les adhérents. Entre six et huit fois par an, l'ensemble des GDA du Loiret édite un bulletin intitulé Top Agro Conseils. Son contenu est composé de résultats d'enquêtes, de présentations de nouveautés, etc.
D'Est en Ouest
« Depuis que nous sommes Varennes-Lorris (NDLR : depuis quatre ans), nous sommes un des GDA les plus variés en termes de structures : d'Auvilliers-en-Gâtinais à Nogent-sur-Vernisson, on trouve tous les types de sols. » Dans la partie Ouest, les exploitations de polyculture-élevage (lait et aviculture) prédominent : « Nous sommes le premier secteur avicole du département. » Autres particularités : le blé et le maïs. Quant à l'Est de la zone, il se caractérise par des exploitations céréalières pures et une production betteravière. « Les structures sont de tailles très variables et cette diversité rend encore plus complexe le conseil et le suivi. »
Alors qu'à l'échelle départementale moins d'un agriculteur sur deux est membre d'un groupement, le GDA de Varennes-Lorris affiche un taux d'adhésion de 70 . Pascal Barnault explique pourquoi : « Historiquement, sur le secteur de Lorris, il y avait une densité d'exploitations avec des gens qui étaient habitués à travailler ensemble. Au départ, c'était un secteur de polyculture-élevage : les exploitants étaient moins liés aux conseils délivrés par les collecteurs ou les négociants, du fait de productions moindres. D'autre part, les éleveurs ont moins de temps pour aller eux-mêmes à la recherche de l'information et pour se former durant l'hiver aux différents thèmes qui leur sont proposés. »
L'entité veut préserver ses forces vives voire même les renforcer. L'adhésion se compose d'une part fixe de 50 EUR et d'une somme de 1,90 EUR/ha. Le groupement prépare une nouvelle offre de tarif attractive pour les jeunes agriculteurs. Le détail de celle-ci sera validé lors du prochain conseil d'administration et le dispositif sera opérationnel à partir de la prochaine campagne d'adhésions.
« Les GDA restent des structures fragiles : leur équilibre financier est précaire » commente Pascal Barnault. « Il est donc important de garder un lien fort d'échanges avec la chambre d'agriculture afin de définir les orientations et les volontés de chacun. »
4.300 têtes par bâtiment
Le professionnel possède quatre bâtiments de 400 m2 chacun où il élève de la volaille fermière et du gibier. Ses productions sont les suivantes : chapons : un lot de 2.500 têtes par an ; poulets Label rouge : trois lots de 4.300 têtes par bâtiment et par an ; faisans et perdrix : entre huit mille et vingt mille têtes par an. « Quand je me suis installé en 1996, il existait un bâtiment dédié à la production sous Label rouge. J'ai choisi de rester car c'était une éthique qui me convenait. Et quand j'ai créé mon deuxième atelier, il existait une demande locale. »
Pour l'abattage, notre interlocuteur, après avoir collaboré avec Doux et La Guillaumie, travaille avec Auvray, établissement situé à Auxy. « Dans les secteurs à potentiels agronomiques hétérogènes, la production avicole est une sécurisation indispensable du revenu. » L'an dernier, Pascal Barnault a scindé son exploitation en deux entités : l'une concerne la production céréalière et l'autre la production avicole. Cette dernière représente le tiers des revenus de l'ensemble.
Pour l'alimentation, il faut compter de vingt-huit à trente-deux tonnes par lot, sachant que le prix de la tonne d'aliments est compris entre 330 et 340 EUR. Mais une somme que le professionnel ne débourse pas car il est en contrat d'intégration. Les poussins, dont l'acquisition est financée par Auvray, arrivent à un jour et sont élevés à Presnoy jusqu'à ce qu'ils soient abattus. Au final, l'éleveur perçoit une marge poussin aliments comprise entre 0,90 EUR et 1,15 EUR l'unité.
La conjoncture ? « Elle est incertaine » commente Pascal Barnault. « Depuis que l'abattoir de Boynes a fermé, la filière doit soutenir ceux qui font du standard. » Dans le département, les besoins en rénovations de bâtiments ou en constructions neuves sont estimés à 15.000 m2. Or le coût de l'investissement est compris entre 200 et 240 EUR le mètre carré. « Sans un signal fort de la filière avale et une volonté de maintenir des outils dans la région, il n'y aura pas de renouvellement. Actuellement, tout le monde est dubitatif ! »
« Entre conduite raisonnée et conduite ajustée... »
Le GDA de Varennes-Lorris compte cent trente et un adhérents pour une SAU de 15.243 ha. Boris Lorne, le conseiller du groupement, répond à nos questions.
Loiret agricole et rural : Quelles sont les caractéristiques agronomiques du sol dans votre zone ?
Boris Lorne : La partie Ouest est composée de sols sableux ou argileux sur argile. Quant à la partie Est, elle se caractérise par des sols argilo-calcaires.
LAR : Quelles sont les conséquences de cette situation ?
B.L. : Pratiquement tout le secteur est séchant l'été et hydromorphe et humide l'hiver. De ce fait, les sols sont drainés pour que l'eau s'en aille l'hiver et irrigués car il n'y a pas assez d'eau en été. Ce qui, à une époque, a engendré des coûts importants pour investir dans ces équipements-là. De nos jours, un drainage coûte environ 3.000 EUR de l'hectare. Si 80 % des terres qui mériteraient d'être drainées le sont, cet hiver, on a senti que certains drainages auraient besoin d'être réorganisés dans les sols très argileux.
LAR : Le GDA de Varennes-Lorris propose des accompagnements en termes de conduite agronomique et de choix des intrants : concrètement, comment cela se traduit-il ?
B.L. : Il y a d'abord des tours de plaines collectifs, à raison de cinq par an et à chaque fois dans un endroit différent. Ceux-ci se déroulent sur la période allant de février à mai et, selon l'actualité du moment, ils réunissent entre quinze et vingt personnes. On fait de l'agronomie et on étudie le style de l'exploitation sur laquelle nous nous rendons (type de travail du sol, outils utilisés, organisation du travail, choix des intrants, etc.).
Une économie de 8.000 EUR
Je fais également beaucoup de conseils individuels. Des rendez-vous d'environ deux heures : on fait le tour des parcelles et on regarde l'état sanitaire des champs. S'en suivent des préconisations en termes de fertilisation, de travail du sol, d'irrigation ou d'interventions phytosanitaires.
LAR : Dans votre secteur, y a-t-il des maladies auxquelles il faut prêter une attention particulière ?
B.L. : Oui, la septoriose, sur le blé.
LAR : Dans quelle mesure les agriculteurs que vous accompagnez obtiennent-ils de meilleurs résultats technico-économiques ?
B.L. : Je prends l'exemple d'un agriculteur exploitant une surface de deux cents hectares : entre une conduite classique, raisonnée, identique sur tous ses champs, et une conduite ajustée à travers le conseil individualisé, il a optimisé sa consommation d'intrants à hauteur de 40 EUR/ha, soit une économie de 8.000 EUR.