Arvalis insiste sur les nouvelles variétés de blé 2014
Jeudi dernier, Arvalis, Institut du végétal, l'institut technique au service des agriculteurs et des filières, a réuni les agriculteurs
de la région pour leur présenter les essais réalisés durant cette année. Pour cela, cinq ateliers, interactions azote et variétés, fertilisation, variétés blé tendre, variété blé dur, maladies blé dur, ont été animés par les ingénieurs régionaux et spécialistes.
La plateforme d'expérimentation Arvalis, située à Ménainville, Binas 41, se place au centre des grands enjeux de l'agriculture de demain avec pour slogan : produire plus et produire mieux. Pour ces essais, Arvalis prend en compte le coût de l'énergie, la réglementation sur l'environnement avec le 5e programmed'actions de la Directive Nitrate, le changement climatique et la problématique protéine.A noter que l'interprofessionde la filière céréalière a conclu un accord qui prévoit l'obligation d'afficher le taux de protéines dans les contrats de vente du blé tendre. Le taux de protéines d'un lot de blétendre produit et commercialisé en France devra désormais être affiché dans les contrats de vente. Cet accord doit entrer en vigueur à partir du 1er juillet 2014 pour les industriels et les exportateurs et ce, en vue de la récolte 2015 pour les producteurs. Au coeur de l'après-midi, la génétique et la fertilisation. Arvalis a rappelé que la région Centre était la première région céréalière de France.
Nouveautés 2014 au goût du jour
Agnès Tréguier, ingénieur régional chez Arvalis a présenté les variétés de blé tendres aux agriculteurs présents sur la plateforme d'essais en insistant particulièrement sur les nouveautés 2014. «Il y a quelques nouveautés 2014 auxquelles il faut prêter attention. Aymeric et Syllon sont des variétés ultra résistantes à la mosaïque. A noter qu'Aymeric n'est pas des plus productives. Je mettrais un gros plus sur Syllon» explique Agnès Tréguier. Les mosaïques sont des virus transmis par Polymyxa Graminis, un champignon du sol. Sur blé, il en existe deux principalement : le virus de la mosaïque des céréales (VMC) et celui de la mosaïque des stries en fuseau du blé (VSFB), auquel le blé dur est particulièrement sensible.
«Si je veux faire du rendement, j'opte pour Stadium». La variété Stadium est sensible à la rouille jaune et c'est un blé BAU (Blé pour Autres Usages). «Variété très productive mais ce n'est pas forcément celle qu'il faut retenir à tout prix» poursuit Agnès Tréguier.
«Trois variétés 2014 sont à retenir : Fructidor, Descartes et Calumet» affirme Agnès Tréguier. «La variété Fructidor est beaucoup demandé car elle a été très vite repérée. C'est une variété intéressante en termes de productivité. Son seul défaut, au niveau de la mosaïque, elle a peu de résistance. En rouille jaune, elle s'est très bien comportée, pareil en septoriose et rouille brune et elle est correcte en protéines. C'est la variété à retenir sur le cru 2014». Au même niveau que Fructidor, Descartes et Calumet.
Rubisko toujours en tête
Sans grosse surprise, Agnès Tréguier confirme que la variété Rubisko est une valeur sûre et qu'elle a toujours la cote. « Rien de nouveau sur cette variété. Très productive, bon écart traité non traité et ça tient toujours la route...»
Comment faire son propre diagnostic ?
Un atelier maladie du blé dur était à disposition des agriculteurs présents à la journée d'essais Arvalis. Romain Valade, Responsable du Laboratoire de Pathologie végétale d'Arvalis a expliqué aux agriculteurs comment ils pouvaient réaliser leur propre diagnostic. Que faut-il faire? Comment faut-il s'y prendre? Pour débuter son diagnostic il faut bien observer sa parcelle afin d'éliminer les hypothèses. Il faut déterminer la répartition de la maladie : suivant le travail du sol, en foyers, hétérogènes ou homogènes? Il faut se poser les bonnes questions pour appliquer les bons traitements. Il faut avoir une vision d'ensemble. «Par exemple : la rouille jaune apparait par foyers. Cette année il y a eu une énorme attaque d'ailleurs, c'est un foyer européen !» explique Romain Valade. «Il faut en premier lieu voir comment les symptômes sont répartis.»
A la loupe !
Si c'est une maladie foliaire on regarde la forme des symptômes à la loupe. Par exemple, on observe des nécroses marrons sur les feuilles, progression du bas vers le haut de la plante avec la lampe de poche, on peut voir des petits points noirs visibles dans les nécroses, à la loupe binoculaire, ces points noirs sont d'autant plus visibles, ce sont des pycnides. C'est la Septoriose. «Si on ne voit rien à la loupe, pas de panique, il existe une solution alternative : la chambre humide» explique Romain Valade. A l'aide d'une bouteille en plastique vide, on réalise une chambre humide. Il est important de laisser un peu d'humidité dans ce récipient transparent. «On met les feuilles dedans, on la laisse dans la voiture ou dans le tracteur et ce pendant 24 h» poursuit Romain Valade. L'objectif : permettre au champignon pathogène de s'exprimer. «Ensuite on ressort la feuille et on observe à la loupe. Dans le cas de la septoriose vous voyez des cirrhes contenant des spores sortir des pycnides noires. C'est caractéristique de la septoriose.»
Rouille jaune sur blé tendre (Puccinia Striiformis)
Répartition en foyers puis généralisée à la parcelle en cas deforte attaque
Symptômes : Stries jaunes suivant les nervures / Pustules d'aspect poudreux
La Rouille jaune est un pathogène obligatoire sans tissu vivant, elle ne survit pas !
Météo favorable à la rouille jaune : Printemps doux + 80% d'humidité
Dégâts : Jusqu'à 50% de pertes de rendements pour une forte attaque
Cultures attaquées : Blé dur, blé tendre, orge, seigle, triticale
A noter que différentes races de rouille jaune ont été détectées depuis les années 2000. Aujourd'hui, la race Warrior reste majoritaire comme en 2012.
En 2014 : Jaunissements très marqués. On observe des décolorations qui se rejoignent pour donner une feuille presque toute jaune. Les épis peuvent aussi être touchés en cas de forte pression.