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Portrait
Alain Ménard, un technicien du monde

Responsable des semences oléagineuses et de maïs, l'inspecteur du Gnis consacre une partie de son travail à la coopération internationale.

Ingénieur de formation, Alain Ménard travaille au Groupement national interprofessionnel des Semences et Plants (Gnis) depuis 1983. L'inspecteur a en charge les grandes cultures et les oléagineuses. En région Centre, deux cent quatre-vingts agriculteurs, quatre-vingts dans le Loir-et-Cher et deux cents en Touraine, produisent des semences de maïs sur environ cinq mille hectares : 1.500 dans le Loir-et-Cher et 3.500 en Touraine. Pour le colza, les surfaces sont plus modestes : environ trois cents hectares répartis sur l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, l'Eure-et-Loir et le Loiret.

Avant d'intégrer le Gnis, Alain Ménard a exercé au Centre international de Recherche agronomique et de Développement (Cirad). Cet organisme héraultais basé à Montpellier a pour mission d'aider au développement agricole des régions tropicales. En outre, durant deux ans, de 2008 à 2009, dans le cadre d'un programme de coopération institutionnelle piloté par la Commission européenne, l'homme a été détaché auprès du ministère turc de  l'Agriculture. L'intéressé oeuvrait dans le secteur des semences afin de mettre en place les acquis communautaires : l'Union européenne (UE) a ouvert les négociations d'adhésion avec Ankara.

Notre interlocuteur conserva cette dimension internationale lorsqu'il regagna son port d'attache, où il a en charge deux dossiers. Le premier concerne un référentiel privé (Good seed and plant pratices, www.gspp.eu) mis en place par les producteurs de semences de tomates du monde entier. L'enjeu : garantir l'aspect sanitaire de la production de semences et de plants de tomates. Le Gnis est accrédité Iso 17.065. « À ce titre, nous certifions des structures de production du monde entier par rapport au référentiel » explique Alain Ménard. Les entreprises semencières sont présentes essentiellement en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique subsaharienne. Sans oublier la France et l'Europe. Le Service officiel de Contrôles (Soc), qui dépend directement du Gnis, compte six auditeurs parlant couramment l'anglais et chacun d'eux effectue cinq ou six déplacements par an pour des audits.

Un programme d'assistance au Sénégal

Le deuxième volet de l'action internationale d'Alain Ménard s'inscrit dans le cadre d'un programme d'assistance au Sénégal pour le développement du secteur de la semence à travers une demande de participation au système semencier de l'Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE). « Cette dernière édicte des recommandations facilitant le commerce des semences au niveau international via l'application de normes proches des références européennes. »

Le Sénégal fait partie de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDÉAO). Cette organisation compte quinze membres. « Ils ont une législation sur les semences. Quelque chose qui fonctionne bien. » L'inspecteur du Gnis poursuit : « Nous avons beaucoup collaboré avec le Sénégal pour l'aider à développer son organisation et sa production de semences. » La démarche, indique Alain Ménard, vise à permettre au pays de la Téranga : « De développer son activité de recherche, de diffuser son matériel variétal dans la CEDÉAO, de développer sa balance commerciale à l'export, d'augmenter la qualité des semences produites et d'obtenir la reconnaissance par l'UE de son système. Le Sénégal peut aussi être utilisé comme base de contre-saison pour des programmes d'ajustement de productions de semences. Actuellement, ce rôle est joué par l'Amérique du Sud permettant, par exemple, de produire sur deux cycles en maïs. Or le Sénégal n'est pas loin de l'Europe et, en raison d'un climat favorable, de ressources en eau et de l'absence d'OGM, pourrait également offrir ce double cycle. Les semenciers veulent y produire des semences et les ramener en Europe. »

Une équivalence de certification pour l'UE

Lire la suite dans notre édition du 9 mai.

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