Addictions : agir pour améliorer la qualité de vie au travail
Une soixantaine de personnes ont participé au forum Addictions : risques et enjeux pour les entreprises, organisé par la MSA Berry-Touraine, le 28 février à Blois.
Drogues, alcool, médicaments psychotropes…, la consommation de ces produits représente un risque transversal pour beaucoup d’entreprises, notamment celles du secteur agricole. Afin de mieux mesurer les risques et enjeux pour les employeurs, la MSA Berry-Touraine a organisé un forum consacré aux addictions en entreprise, jeudi 28 février à l’auditorium de la caisse régionale du Crédit agricole de Blois.
Dans un premier temps, Gladys Lutz, docteur en psychologie du travail, est intervenue sur les liens entre addictions, qualité de vie au travail et performance de l’entreprise.
Selon l’experte, « le tabou qui entoure ces addictions doit disparaître pour permettre une prise en charge précoce avant l’apparition de problèmes au travail ou d’une dépendance ».
Elle préconise aux employeurs de mettre en place une démarche de prévention qui passe par la création d’un espace de discussion formel. « Le temps de travail devrait inclure des périodes pour discuter du travail. Ces temps d’échanges en dehors de ceux informels, comme la pause café, le temps du repas ou la pause cigarette, sont trop souvent négligés car considérés comme du temps perdu. »
Maître Michel Ledoux, avocat au Barreau de Paris, a quant à lui abordé l’aspect juridique de l’addiction au travail. « Bien que l’addiction soit un problème complexe car il touche la sphère privée, les conséquences en termes de sécurité pour le salarié ou ses collègues doivent mettre l’employeur face à ses responsabilités et son obligation de sécurité et de résultats, a-t-il annoncé. Toutes les entreprises sont concernées… Même avec un seul salarié, l’employeur doit envisager ce problème comme tous les autres risques ».
Michel Ledoux conseille de mettre en place une politique de prévention, qui comprend un volet information/sensibilisation générale et un volet accompagnement des salariés en difficulté.
Cette prévention passe par la rédaction d’un règlement de consommation de produits (lieu, moment, quantité…) au sein du règlement intérieur (obligatoire si plus de vingt salariés) ou dans une note de service qui sera diffusée à tous les salariés ou intervenants extérieurs. « Un climat de confiance est nécessaire dans l’entreprise pour expliquer la légitimité de la démarche, convaincre de son utilité, rassurer les salariés et libérer la parole », a précisé l’avocat.
Cette matinée s’est clôturée autour d’une table ronde et d’échanges avec la salle sur les diverses préoccupations de chefs d’entreprise impliquant la santé de leurs collaborateurs, leurs obligations de manager et la pérennité de leur entreprise.