Zoom sur l’abattage en circuits courts et dans les filières locales
Après les réunions agricoles des Assises de la ruralité dans les Yvelines, la chambre d’Agriculture répond aux éleveurs sur la mise en place d’abattoirs mobiles.
La règlementation sanitaire concernant l’abattage a évolué progressivement jusqu’à l’arrivée du « paquet hygiène » en 2005 et, depuis le 1er janvier 2010, tous les agréments des abattoirs doivent être conformes au règlement (CE) 853/2004 de ce « paquet ».
L’application de la réglementation européenne a directement impacté les abattoirs français mais surtout les petites structures (agréments loco-régionaux).
Malgré les faibles effectifs d’élevages et d’animaux de boucherie en Ile-de-France, le facteur limitant reste l’abattage. Faute d’outil dans la région, les éleveurs doivent obligatoirement emmener leurs animaux en Mayenne, Orne, Loir-et-Cher, Eure ou Sarthe. Pour l’instant, les bêtes destinées à la vente directe aux consommateurs sont découpées dans des ateliers de Loir-et-Cher, de l’Orne et de la Sarthe.
En Ile-de-France, l’atelier de découpe et de transformation des animaux de toutes espèces en production conventionnelle ou biologique ouvrira ses portes au premier semestre 2016 à Gazeran dans les Yvelines et permettra de garantir aux éleveurs un développement de leurs débouchés commerciaux.
Pour pallier l’absence d’abattoirs dans certains territoires, des pays comme l’Autriche et les Pays-Bas se sont tournés vers les abattoirs mobiles. En France, ce type d’abattoirs existe uniquement pour la fête musulmanne de l’Aïd.
Des essais ont été menés par l’Inra sur l’abattage de porcs, mais sans suite. La réglementation européenne autorise ce genre d’outils mais le ministère se montre très prudent car il estime qu’il manque de données sur la faisabilité technique, économique et financière. Les expériences existantes montrent les limites concernant l’approvisionnement en eau potable, l’évacuation des effluents et des déchets.
En Allemagne, il est possible d’abattre des animaux de boucherie dans de très petites structures permettant de réaliser des volumes très faibles dans les zones reculées. En France, les abattoirs de proximité sont confrontés à des difficultés d’investissement et d’exploitation (la faible taille limite la capacité à acquérir et à maintenir les compétences en matière sanitaire, HACCP, maintenance et gestion-management).
Selon l’étude de Blezat consulting 2010, ce modèle économique d’outils semble pertinent sur une échelle territoriale réduite à condition que les investissements soient portés par la collectivité.
F. Chancel/CAIF