Vente directe : les producteurs franciliens s’organisent
Après les mesures de confinement prises par le gouvernement, les producteurs franciliens s’organisent pour accueillir leurs clients à la ferme.
À situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Depuis l’annonce du confinement par le gouvernement, les producteurs franciliens se sont organisés afin d’accueillir leur clientèle selon les normes sanitaires en vigueur. Partout, la demande des consommateurs a explosé et l’activité dans les fermes est soutenue.
Au Val-Saint-Germain (Essonne), Eloïse Le Grand de la ferme des Sueurs a organisé un système de drive au sein de la cour de ferme : « La boutique n’est pas très grande donc j’ai privilégié cette organisation afin d’éviter les contacts. Nous avons préparé les commandes en amont et organisé un dispositif giratoire pour les véhicules. À l’entrée, les clients donnent leur nom, un peu plus loin nous disposons leur commande sur une table, le client récupère son colis et paye quelques mètres plus loin. Toute l’équipe était équipée de gants et de masques et tout s’est bien passé », raconte la jeune femme qui s’apprête à réitérer l’expérience le week-end prochain.
« La demande a été si importante que nous avons dû rationner pour qu’il puisse y en avoir pour tout le monde. Nous privilégions notre clientèle habituelle et nous allons organiser des ventes toutes les semaines tant que nous aurons la marchandise ».
À Génicourt (Val-d’Oise), l’activité de la ferme des Sablons se voit aussi bousculée. Thibaud Jorel filtre désormais les entrées de véhicules dans l’exploitation ainsi que le nombre de personnes présentes dans la boutique, « deux maximum », précise l’agriculteur qui interdit également la visite de la ferme. « Nous privilégions le paiement par carte et sans contact et nous encourageons également les clients à utiliser le distributeur automatique placée à l’entrée de la ferme ».
Si le flux de clients semble revenu à la normale depuis quelques jours, Thibaud Jorel a connu un affluence record au lendemain de l’annonce du confinement, « à la fois de la clientèle habituelle mais aussi de personnes que je n’avais jamais vu ».
Cette situation, Amandine et Jérémy Muret l’ont aussi vécu à Jumeauville (Yvelines). La ferme du Lavoir qui produit des pommes de terre depuis des générations connait une hausse d’activité record.
« L’activité de livraison auprès des restaurateurs s’est arrêtée mais s’agissant des particuliers, nous n’avons jamais vendu autant, affirme le couple qui a dû adapter son organisation pour répondre à la demande. Nous avions eu quelques difficultés de cohabitation avec des riverains que les activités de la ferme dérangaient. Aujourd’hui, ces mêmes personnes viennent à la ferme pour s’approvisionner et nous sommes là pour les aider. Nous espérons que cette situation permettra de récréer du lien avec la population, que les gens reviendront aux fondamentaux et surtout que cela durera une fois la crise passée. »
Marine Guillaume
Photo : Au Val-Saint-Germain (Essonne), le 21 mars. À la ferme des Sueurs, Eloïse Le Grand avait mis en place un système de drive dans la cour de la ferme.