Une perle de l’artisanat d’art
Artisan perlier à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne), Eugénie Vanlerberghe travaille du verre de Murano (Italie) au chalumeau et crée des pièces uniques.
La passion d’Eugénie Vanlerbergue pour les perles de verre prend sa source en Italie où elle travaille en tant qu’ingénieur pour un grand groupe d’agroalimentaire.
Alors qu’elle flâne au gré des ruelles de la cité vénitienne durant le carnaval, elle découvre un perlier qui façonne ses perles au chalumeau. Attiré par ce savoir-faire, Eugénie décide de réaliser un stage chez un perlier installé à Murano, île réputée pour ses verreries, où « elle tombe amoureuse de cette technique ».
De retour en France avec son époux, elle opte pour un changement de carrière radical et intègre le Centre européen de recherche et de formation aux arts verriers en Lorraine.
Jeune diplômée, elle s’entraîne encore huit mois avant de créer son entreprise, « la pratique étant primordiale », explique la jeune trentenaire.
Exposition, comité d’entreprise, catalogue, vente à domicile lui permettent d’écouler sa production, « mais les gens ne se rendaient pas compte que je fabriquais la perle, d’où l’idée d’avoir un site où l’on me voyait travailler comme artisan-verrier mais aussi comme artisan-bijoutier. En effet, les perles doivent ensuite être mises scène. Ma démarche est de partager cette technique et de rendre visible le savoir-faire de ce métier d’art ».
Ainsi, en octobre 2011, elle ouvre sa boutique à Moret-sur-Loing, village d’artistes aux portes du massif de Fontainebleau d’où vient la silice du verre de Murano.
« Bref, c’est un retour à la source », note Eugénie Vanlerbergue d’une voix douce.
Avec son chalumeau chauffé à 1000 °C, elle fond des baguettes de verre de Murano. « Le verre doit être visqueux. Je joue donc avec la température. A moi de m’adapter à son comportement », raconte l’artiste qui est membre des Perliers d’art de France.
Les perles sont ensuite cuites pour se solidifier.
Eugénie mise sur la qualité y compris pour la monture des bijoux (argent à 925) ou les matières auxquelles elle associe (cuivre, cuir, plumes) certaines de ses créations.
Alors que les perles de verre permettent une infinité de bijoux, elle réalise également des accessoires de maison, des boutons de manchette.
Sa formation d’ingénieur de l’Esa d’Angers lui permet d’avoir des notions en comptabilité, gestion, marketing, des atouts non négligeables pour l’aspect cheffe d’entreprise, qui recouvre de multiples facettes en sus du côté artistique.