Une micro-ferme intensive, non-mécanisée et viable
Dans le cadre de la première Journée régionale légumes, Patrick Maliet a fait visiter son exploitation de 1,2 hectare non mécanisée, en maraîchage bio.
Patrick Maliet a travaillé pendant plus de trente ans à la ferme de Sainte-Marthe (agriculture biologique), à Millançay.
En 2008, il a racheté les terres d’une ancienne aspergeraie toujours à Millançay. Il s’est mis à son compte en 2011 en créant Les Jardins d’Anthémis.
La terre était très appauvrie et cela a été un vrai défi de la rendre à nouveau cultivable. « J’ai fait en sorte que la terre devienne fertile, alors qu’elle ne l’était pas du tout au début, en enrichissant le sol notamment avec du compost et des matières organiques », explique-t-il.
Tout seul sur sa micro-ferme de 1,2 hectare, il pratique la permaculture avec 5 000 m2 de production intensive et il laisse l’autre partie au repos pour recréer une fertilité.
La surface en légumes plein champ est de 3 500 m2. Il dispose aussi de 500 m2 de surface couverte sous serre en verre et de 1 000 m2 de tunnels.
Il produit ses légumes en utilisant un minimum d’outils grâce à une optimisation maximale. « Je n’ai pas de tracteur, car je ne saurais pas quoi en faire ! », sourit Patrick Maliet.
En effet, il utilise seulement des outils à main et une motobineuse. Cela lui permet de ne pas tasser le sol et d’avoir des plantations en rangs plus serrés.
Sur sa micro-ferme, le maraîcher a tout calibré et adapté pour travailler seul ou avec, au maximum, deux personnes.
« Le sol est couvert en permanence d’une végétation pour le faire travailler, il est dynamique et jamais sale », précise-t-il.
La fertilité est l’un des points les plus délicats à maîtriser avec le choix des variétés et le suivi phytosanitaire. Il réalise une rotation longue (cinq ans) de cultures légumières et d’un engrais vert. « Sur cette parcelle, il y a eu de la luzerne, des pommes de terre, des épinards et des oignons », indique-t-il.
Dès que les cultures sont enlevées, il en sème de nouvelles ou met un engrais vert.
L’agriculteur n’utilise pas de produits chimiques ni de mécanisation. Il place des bâches d’occultation pour éviter les adventices et passe, si besoin, un désherbeur thermique.
Il a également équipé ses serres sous verre d’un écran thermique pour gagner 3 à 4°C et semer avec un sol le plus chaud possible. Il y utilise aussi un paillage transparent afin d’avoir un effet de serre plus important.
Par ailleurs, il est autonome en irrigation grâce à un système de récupération des eaux de ruissellement et de drainage qui sont stockées dans un bassin. Et il possède une chambre froide enterrée avec un taux d’humidité maximum pour stocker et conserver au mieux ses légumes.
Aujourd’hui, il commence à trouver son équilibre et produit, entre autres, tomates, salades, concombres, carottes, épinards, betteraves, oignons, herbes aromatiques ou encore échalotes en quantité importante.
« Je réalise toute ma production de plants, j’en produis au moins 80 000 par an, c’est une sécurité et j’aime ça », explique Patrick Maliet.
Il réalise aujourd’hui 80 % de son chiffre d’affaires en vendant ses légumes aux Paniers bio Val-de-Loire, 20 % à une biocoop et 10 % en vente directe.
Cela lui permet de s’organiser plus facilement, car les besoins en légumes sont planifiés six mois à un an à l’avance.
« Depuis trois ans, j’ai atteint un régime de croisière et je réalise tout seul 70 000 euros hors taxes de légumes », précise-t-il. Il envisage d’ailleurs d’embaucher un ou deux saisonniers pour l’aider.
« Il n’y a pas une recette qui fonctionne partout, il faut s’adapter », conclut-t-il.