Une épée de Damoclès sur l’élevage de gibiers de chasse
Les éleveurs de gibiers de chasse d’Ile-de-France et des Hauts-de-France ont tenu leur assemblée générale le 13 avril à Amiens.
En présence d’Eric Poullain, président du Syndicat national des éleveurs de gibiers de chasse, les adhérents de la région Hauts-de-France et de l’Ile-de-France se sont retrouvés à Amiens (Somme) pour échanger sur les sujets d’actualités, dont celui de la grippe aviaire.
Devant la vingtaine d’éleveurs, Eric Poullain a présenté l’ensemble des actions et des mesures qui visent les élevages pour lutter contre l’Influenza aviaire. Si les élevages de colverts sont les plus exposés, il n’en demeure pas moins que les producteurs de perdreaux et de faisans ont des craintes quant aux crises successives et qui risquent de se renouveler.
Comme l’a précisé un éleveur, « nous vivons avec une épée de Damoclès, celle de tout perdre du jour au lendemain et celle de ne plus commercialiser nos animaux. »
Avec les températures du printemps et de l’été qui s’annoncent, le virus de la grippe devrait disparaître. Mais, dès qu’un cas sur la faune sauvage sera recensé sur le territoire français, les mesures de limitation des mouvements pèseront sur les exploitations. « À ce titre, j’invite chacun à adhérer au Fonds national de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE). En cas de coup dur, ce fonds est indispensable à la survie de nos entreprises. »
Après des échanges nourris et de nombreuses interrogations sur l’Influenza aviaire, les adhérents ont pu se rendre compte du travail réalisé par Interprochasse, interprofession destinée à la promotion de la chasse et des éleveurs et financée par tous les acteurs de la chasse.
Si certains éleveurs ont vu d’un mauvais œil la création d’une nouvelle interprofession, force est de constater qu’après trois ans de fonctionnement, les mêmes ont pu renouveler les discussions avec les chasseurs.
« C’est un outil à disposition de l’ensemble du monde de la chasse. À nous de l’utiliser correctement pour faire venir les jeunes et moins jeunes à la chasse », a précisé le président national.
En fin de réunion, les éleveurs ont échangé sur les projets de réintroduction de la perdrix grise à partir d’oiseaux d’élevage. Bien menés, avec un territoire accueillant, les résultats sont encourageants, mais l’impact de la climatologie catastrophique des trois dernières années noircit quelque peu le tableau.
« Le travail avec les fédérations des chasseurs est primordial. Cette action le confirme, il ne faut pas laisser passer cette chance », a conclu Eric Poullain en souhaitant une bonne saison de production et de commercialisation.
S. Dupuis