Marché des forêts en France
Un marché actif qui continue à se stabiliser
La Société forestière de la caisse des dépôts et la FNSafer ont présenté mardi 20 mai l’indicateur 2014 du marché des forêts en France.
La 19ème édition de cette publication fait état de la bonne santé globale de ce marché qui bénéficié en partie du dynamisme de la filière bois.Premier fait notable mis en exergue par l’Indicateur 2014 du marché des forêts, le prix moyen d’un hectare se stabilise autour de
4000 €/ha en 2013, l’augmentation de 1,6 % compensant le repli de 2012. Un prix qui s’échelonne de 600 à 11 000 €/ha en fonction de la localisation et de la taille des surfaces, les plus chères étant les forêts de plus de 50 hectares du Nord-Bassin parisien. Le volume de transaction suit la même tendance relative, avec une hausse de 1,8 % due à la progression des ventes de petites surfaces (moins de 10 hectares) qui constituent l’essentiel des ventes avec plus de
12 000 transactions sur 14 700. Au total, 1 % de la forêt française est vendue chaque année. Ce sont les ventes de forêts de 5 à 10 hectares qui progressent le plus, affichant 23 % d’augmentation. Gilles Seigle, président-directeur général de la Société forestière, note cependant « un bémol : la baisse du marché des biens de plus de 100 hectares qui avec 90 transactions atteint son niveau le plus bas depuis huit ans ». Cette contraction du marché des biens les plus chers contribue au recul de la valeur totale des transactions qui, avec 954 millions d’euros, affiche un retrait de 9 % également dû à la baisse de la valeur unitaire des lots forestiers dotés de bâti.Valeur refuge et tendance à la financiarisation Les personnes physiques restent les premiers acquéreurs de forêt pour se fournir en bois d’œuvre ou de chauffage, essentiellement sur les petites surfaces. Néanmoins, on note une forte progression des personnes morales (agricoles et forestières, investisseurs privés, secteur public) qui comptent pour 41 % des acquéreurs en 2013, alors qu’ils n’étaient que 31 % en 2005. Une tendance qui confirme la forêt en tant qu’actif de référence, valeur refuge en période de crise économique, d’autant plus que le renchérissement du coût de l’énergie et les préoccupations environnementales font du bois un investissement d’avenir. En 2013, le prix du bois a augmenté de 10 %. Cette dynamique est confirmée par le directeur des transactions de la Société forestière, Michel de Warren, qui a livré son ressenti d’une « financiarisation de la forêt » perceptible sur le marché des surfaces de plus de 100 hectares. Depuis trois ans, on assiste, ainsi, à l’arrivée de nouveaux investisseurs sous forme de groupements forestiers d’investissement qui considèrent la forêt comme un investissement à long terme, contra-cyclique, conduisant à une surcote du marché de la forêt pouvant atteindre 20 %. Un attrait d’autant plus grand que même sur les biens de grande qualité, « les prix restent en-deçà des prix européens », précise Gilles Seigle. Signe des opportunités économiques offertes par la forêt, l’offre est aujourd’hui inférieure à la demande, car comme « l’économie de demain sera liée à la production de biomasse, les propriétaires préférant conserver leur forêt », analyse Emmanuel Hyest, président de la FNSafer. Un choix doublement stratégique puisque la valeur du foncier augmente également. Cependant, il s’agit bien d’investissement de long terme et non de spéculation, signe plutôt positif pour le secteur. Pour Emmanuel Hyest, le rôle de l’indicateur annuel du marché des forêts est d’ailleurs d’abord « un rôle de transparence, premier pas de la régulation ; il permet de détecter les comportements spéculatifs qui ne répondent pas à l’enjeu de la production forestière, véritable atout pour la France ».