Un bon début de récolte pour les cerises de l’Orléanais
Producteur de cerises à Saint-Hilaire-Saint-Mesmin, Thierry Lanson a attaqué la récolte avec une nouvelle calibreuse à cerises.
Installés depuis 1986 sur l’exploitation familiale, Thierry Lanson et son frère Christophe cultivent un verger de 70 ha, dont une quinzaine en cerises dans le secteur de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin. La récolte de cerises 2020 a débuté sur les chapeaux de roues avec une dizaine de jours d’avance. « C’est une année très précoce, affirme l’arboriculteur. En trente ans de métier, c’est la première fois que l’on débute la cueillette au 20 mai. C’est une bonne récolte pour le moment, il n’y a pas de problèmes climatiques, tout se passe dans des conditions optimales ».
Une récolte qui restera dans les annales puisque c’est aussi la première fois qu’est utilisée la toute nouvelle calibreuse mécanique pour cerises. Fabriquée dans la région par l’entreprise Calibreuses Fachaux, cette machine, qui coûte 96 000 euros, permet de trier jusqu’à 2 000 kg/heure. « C’est l’achat de la récolte 2020, s’exclame-t-il. On passe de rien à tout ! ».
Avant, les cerises étaient triées dans le verger, puis directement mises en cagettes. Aujourd’hui, avec cet outil, les fruits sont nettoyés, calibrés et triés pour être mis en cagettes, mais également en barquettes de 500 g. « Les acheteurs sont de plus en plus pointilleux et exigeants, précise Thierry Lanson. Avec la calibreuse on fait de plus beaux lots, qui sont plus qualitatifs, plus homogènes et avec des cerises plus appétissantes ».
Cette machine est également un atout pour l’arboriculteur puisqu’elle lui permet de valoriser davantage les gros calibres voire même les très gros calibres. « Si j’ai un calibre 30 il sera valorisé en très gros calibre alors qu’avant il serait passé en 28 avec les calibres moyens. » Selon lui, le lavage à l’eau froide (8 °C), qui permet « de faire briller les fruits », contribue également à la bonne conservation avant la mise en frigo.
Même si la récolte se déroule dans de bonnes conditions, Thierry Lanson se montre soucieux vis-à-vis de la commercialisation. « Je vends en grande partie en Bretagne où il fait gris en ce moment, donc les gens n’ont pas envie de manger des cerises. Les grossistes commandent au jour le jour, le matin pour le soir, environ 400 plateaux par jour, mais s’il pleut, ça diminue à 300… » À ce jour, 50 % de sa production sont destinés aux magasins Grand frais, le reste part chez des grossistes de Nantes et Rennes et une petite partie à Rungis.
La baisse de la consommation tombe mal puisque le printemps chaud a fait que les cerises de l’Orléanais sont mûres en même temps que celles du Sud. « Il y a toutes les cerises en même temps sur le marché… Ajoutez à ça la baisse de la consommation… On a déjà perdu 1 euro du kg en trois jours. »
Ses autres inquiétudes concernent l’arrêt des traitements insecticides pour lutter contre les mouches, et les Zones de non-traitement (ZNT). « Je suis entouré par des maisons et il y a un lotissement en cours de construction juste à côté de mes vergers. Ces habitations arrivent bien après mon verger mais bien sûr c’est moi qui suis pénalisé. Avec les ZNT je perds 2 ha, soit 20 000 euros de chiffre d’affaires à l’hectare. Les gens veulent de l’agriculture périurbaine, mais ne veulent pas de verger à côté des maisons. Il faudrait se mettre d’accord ! »