Manifestation
Tous en tracteur à Paris mercredi 8 février
Suppression des NNI, directives Nitrates, ZNT... Les contraintes de production s'accumulent, toutes productions confondues. Une mobilisation syndicale aura lieu mercredi 8 février à Paris avec pour objectif de défendre une agriculture de production.
« Interdictions de produits phytos : tous concernés ! » La FNSEA Centre-Val de Loire appelle l’ensemble des agriculteurs à se mobiliser à Paris ce mercredi 8 février :
À la suite de la décision de la Cour de justice européenne du 18 janvier, toutes les dérogations à l’utilisation de produits phytosanitaires interdits en Europe seront impossibles même dans des circonstances exceptionnelles mettant en danger une filière. Pas d’interdiction sans solution !
Il est indispensable de trouver des solutions à cette décision qui, au-delà des néonicotinoïdes (NNI) et de la filière betteraves, va impacter de nombreuses autres filières. Le gouvernement français propose des indemnisations aux producteurs de betteraves qui ont d'ores et déjà acheté leurs semences traitées aux NNI pour la campagne 2023 mais qui sont inutilisables.
Tous concernés
La FNSEA CVL a décidé de s’associer au mouvement lancé par la FNSEA Grand Bassin parisien et la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) pour mener une action syndicale mercredi 8 février. En effet, les producteurs de betteraves n’ont pas besoin d’indemnisations, ils veulent produire des betteraves pour fournir le sucre dont la France a besoin et pérenniser leur filière et les emplois liés.
Tous les agriculteurs sont appelés à se mobiliser.
La France, seule face au monde entier
La distorsion de concurrence est très claire ! Ségolène Royal et Barbara Pompili ont fait voter, en 2015, la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, qui interdit toutes les substances de la famille des néonicotinoïdes, surtransposant ainsi les décisions de la Commission européenne, qui finalement a laissé la possibilité aux États membres d’utiliser l’acétamipride jusqu’en 2033 en pulvérisation foliaire. La France risque donc de perdre sa filière sucrière, avec les emplois qui vont avec, au profit d’importations européennes ou mondiales de sucre issus de betteraves traitées aux néonicotinoïdes… cherchez l’erreur !
Les producteurs de cerises demandent aussi des dérogations
Les producteurs de cerises de l’Ardèche se sont également mobilisés le 16 janvier dernier pour obtenir une dérogation à l’utilisation du phosmet, qui risque d’être interdit par la Commission européenne, et du diméthoate, déjà interdit et utilisé dans la lutte contre la Drosophila suzukii qui pond ses œufs dans les fruits rouges mûrs — les larves grandissent dans le fruit, le rendant alors impropre à la consommation. Encore une fois, ces produits sont autorisés ailleurs et la France importe l’agriculture qu’elle refuse.
Le rouleau compresseur écologiste fait fi de la souveraineté alimentaire
Les agriculteurs français sont engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique et dans le changement de pratiques pour sauvegarder la biodiversité importante pour l’équilibre des écosystèmes. Le rapport d’orientation de la FNSEA de 2020 est très volontariste en la matière. Cependant, ces évolutions ne se réalisent pas d’un coup de baguette magique. La recherche, notamment sur les NBT, nouvelle technologie génétique issue du génome mais sans introduction de nouveaux gènes dans les espèces, est porteuse de solutions. Mais les associations écologistes n’en veulent pas non plus. Elles ont d’ailleurs fait signer une pétition à ce sujet en 2021. Il est plus simple d’être contre que d’essayer, comme la FNSEA, d’être pragmatique et de chercher des solutions admises par tous.
Alors que depuis 2020 Emmanuel Macron appelle à relever le défi de la souveraineté alimentaire — « la mère des batailles », a-t-il rappelé à Terres de Jim —, la décision de la Cour de justice européenne met à mal ce vœu du Président de la République.
Plus que jamais, pour protéger notre agriculture, la défendre, adhérez et participez aux actions de la FNSEA ! Nous comptons sur votre mobilisation !
+ d'infos
- en Île-de-France : Damien Greffin et Alix Heurtaut : « Défendons nos moyens de production » ;
- en Seine-et-Marne : Cyrille Milard, Yves Coppé et Jean-Philippe Garnot : « Nous comptons sur votre mobilisation » ;
- en Eure-et-Loir : Pascal Laya et Guillaume Chenu : « Se mobiliser pour produire et manger français ».