« Nous comptons sur votre mobilisation »
Les présidents de la FDSEA 77, Cyrille Milard, des JA 77, Yves Coppé, et de la CGB Île-de-France, Jean-Philippe Garnot, appellent à la mobilisation mercredi 8 février à Paris.
Les présidents de la FDSEA 77, Cyrille Milard, des JA 77, Yves Coppé, et de la CGB Île-de-France, Jean-Philippe Garnot, appellent à la mobilisation mercredi 8 février à Paris.
« Face à la remise en cause quotidienne de nos moyens de production (ZNT*, nitrates, énergie, NNI**, engrais, éco-régimes, retour de la jachère dans la nouvelle Pac…), une mobilisation syndicale d’envergure nationale se tiendra mercredi 8 février à Paris.
FNSEA Grand Bassin parisien, JA et CGB veulent dénoncer au plus haut sommet de l’État que la souveraineté alimentaire nationale passe par une agriculture de production.
Avec des importations qui frôlent les 50 % aujourd’hui pour alimenter les assiettes françaises, le Pacte d’une agriculture économiquement viable s’effrite tous les jours.
Le ''pas d’interdiction sans solution'' n’est même plus d’actualité face aux recours contentieux permanents des ONG et autres associations qui ne veulent plus d’agriculture mais des espaces livrés à l’expression unique de la nature.
Le slogan ''Macron liquide l'agriculture'' devient très prégnant dans un contexte de tensions internationales. Si on comprend la nécessité de devoir réarmer la France, les enjeux sont tout aussi importants en matière de sécurité et d’autonomie alimentaire.
L’agriculture française a le droit et le devoir de sauvegarder ce bien précieux, obtenu par nos pères, qu’est l’autosuffisance alimentaire. C’est le sens que nous voulons réaffirmer avec nos tracteurs dans la capitale. C’est aussi une question de survie pour notre profession et de stabilité sociale pour notre pays.
Nous comptons sur votre mobilisation. »
* Zone de non-traitement.
** Néonicotinoïdes.
Précisions
Comment participer à cette action syndicale ?
En Seine-et-Marne, trois convois de tracteurs convergeront vers Paris.
Le regroupement des convois se fera à 6 heures aux points de ralliement suivants :
- axe A4 au péage de Coutevroult, puis à l’entrée de Serris ;
- axe A5 au péage de Saint-Germain-Laxis ;
- axe A6 au péage d'Ury puis à l'entrée de Cély-en-Bière.
L'objectif est d'atteindre Paris à 8 heures. Les tracteurs chemineront dans Paris pour se rendre aux Invalides.
Les personnes qui le souhaitent peuvent rejoindre en voiture les convois, en se regroupant si possible dans les véhicules.
Confirmez votre présence, en tracteur ou en voiture, auprès de votre président de canton ou des services de la FDSEA 77 et JA 77.
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Décryptage de la situation de la filière betteraves
À la veille des semis de betteraves, la décision de la Cour de justice de l’Union européenne du 19 janvier dernier qui indique que « les États membres ne peuvent pas déroger aux interdictions expresses d’utilisation (…) de semences traitées néonicotinoïdes », inattendue et brutale, plonge toute la filière dans le désarroi et plus particulièrement notre bassin de production, très éprouvé par la crise de la jaunisse de 2020. Les pertes de rendement ont atteint cette année-là 70 % dans notre région et les pertes financières ont été de l’ordre de 1 300 euros par hectare pour les agriculteurs, soit 56 millions d’euros à l’échelle de l’Île-de-France.
En l’absence de protection des semences, et sans solution alternative efficace, les betteraves qui seront semées en mars 2023 seront exposées potentiellement à un nouveau risque jaunisse. Les économies des exploitations n’ont pas la capacité d’être malmenées comme en 2020. Les outils industriels non plus. C’est pourquoi un dispositif de compensation financière est indispensable pour accompagner le risque économique pris par les planteurs et ainsi les encourager à conserver leurs surfaces de betteraves dont dépendent nos usines.
Échaudés par les modalités des indemnisations jaunisse de 2020, la profession exige que le dispositif soit hors cadre des minimis, c’est-à-dire sans franchise ni plafonnement… Les éléments techniques et les contours d’une enveloppe significative doivent être définis très rapidement afin de rassurer les planteurs avant les semis. L'objectif est aussi d’amener une solution technique durable. Les fonds alloués à la recherche doivent être renforcés et les moyens techniques (homologation de certaines matières actives, NBT…) accélérés par des décisions politiques responsables.
La souveraineté alimentaire et énergétique de notre pays est aujourd’hui bafouée et menacée. La décision prise pour les néonicotinoïdes doit également être une alerte pour toute notre agriculture. Elle met en exergue les menaces qui pèsent sur nos moyens de production et les orientations agricoles hors-sol prises par nos politiques nationaux et européens. Pour toutes nos productions agricoles et la souveraineté alimentaire, mobilisons-nous le 8 février prochain.
CGB Île-de-France