Agroforesterie
Agroforesterie : un exercice de haute technicité à la Ferme des Clos
Une journée dédiée à l'agroforesterie a été organisée mercredi 16 février à la Ferme des Clos à Bonnelles (Yvelines) à l'occasion de la remise du prix de la section locale du Concours général agricole.
Une journée dédiée à l'agroforesterie a été organisée mercredi 16 février à la Ferme des Clos à Bonnelles (Yvelines) à l'occasion de la remise du prix de la section locale du Concours général agricole.
À Bonnelles (Yvelines), la Ferme des Clos s'est révélée au monde agricole francilien à l'occasion du Concours général agricole - section locale - Agroforesterie. Lauréat de l'édition 2022, l'exploitation a profité de la remise des prix, mercredi 16 février, pour ouvrir ses portes, avec au programme une visite guidée ainsi qu'un atelier consacré aux porteurs de projet en agroforesterie.
Organisé par Agrof'île et la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, ce concours était présidé par Luc Janottin, membre de la Chambre au sein de laquelle il est l'élu en charge du service environnement. « Je tiens à féliciter la Ferme des Clos que je ne connaissais pas avant ce concours. Ici, les pratiques sont bien différentes de mes considérations habituelles et pourtant, j'ai été bluffé par la technicité et la réflexion apportée autour de la complémentarité de l'arbre par rapport aux autres productions. C'est une science à part », a concédé l'élu avant de poursuivre : « Il n'y a pas qu'une agriculture et nous avons tous à apprendre des projets des uns et des autres et cela en est encore un bel exemple aujourd'hui ».
Visite guidée
En matinée, Vincent Lagrue et Johann Laskowski, deux des agriculteurs du collectif de la Ferme des Clos, ont accompagné les visiteurs sur la petite centaine d'hectares que compte l'exploitation.
Huit hectares de grandes cultures céréalières sont notamment implantés en agroforesterie avec « une bande de 2 mètres de large tous les 26 mètres », a expliqué Johann Laskowski. « Chaque bande est composée d'une alternance de bois d'œuvre et de bois de gainage. Nous avons mis de multiples essences dont du chêne, du merisier, du tilleul… » Le conseiller forestier de la chambre d'Agriculture, François Quagneaux, qui a accompagné le projet, a détaillé l'intérêt d'un tel dispositif en plein champ : « Le travail de labour effectué entre les bandes oblige l'arbre à cerner son enracinement et donc à descendre profondément. Un chêne peut par exemple aller chercher jusqu'à 25 mètres. C'est un facteur favorisant pour la résistance aux aléas climatiques, dont les sécheresses que nous subissons de plus en plus fréquemment ».
Le groupe a également visité une parcelle de trois hectares cultivée en arboriculture avec « des petits fruits, des végétaux à la fois endémiques et exotiques auxquels sont accolées différentes strates de vivaces, dont des plantes médicinales et aromatiques entre les rangs et aux pieds, ainsi que des strates d'annuelles avec de la production maraîchère », a présenté Vincent Lagrue qui travaille sur cet espace avec son épouse. « L'ensemble est irrigué en goutte-à-goutte et paillé. Des bâches sont ajoutées pour limiter le travail de désherbage dans les productions maraîchères », a complété l'agriculteur qui a évoqué les problématiques liées à la drosophile et aux campagnols. Outre la production vendue en direct à la ferme, le couple s'est également lancé dans la transformation sous forme de confitures, soupes et tisane.
L'atelier poules pondeuses et poulets de chair a également suscité un grand intérêt. Huit cabanes de 200 poules chacune sont associées à un parc plein air où sont implantées des essences telles que des pruniers et des cerisiers.
« Les cabanes sont mobiles, nous les déplaçons tous les cinq ou six mois, précise Johann Laskowski. L'arbre apporte de la fraîcheur aux animaux en été et les poules sont bénéfiques pour l'arbre grâce à l'apport de fientes et aux phénomènes de grattage qui limitent notamment la présence de ravageurs ».
L'agriculteur a également présenté aux visiteurs sa parcelle de houblon, démarrée en 2017 et dont la première récolte est intervenue l'an dernier, avant de résumer la philosophie de la Ferme des Clos : « L'arbre représente ici sur notre jeune exploitation une complémentarité avec les autres productions, un lien entre les productions animales et végétales notamment afin de les rendre plus résilientes et performantes économiquement ».
La Ferme des Clos est désormais en lice pour la finale nationale du Concours général agricole qui se déroulera vendredi 4 mars durant le Salon de l'agriculture porte de Versailles à Paris.