Installation
Les porteurs de projets agricoles s'initient au foncier
À l'occasion de la Quinzaine de l'installation-transmission, onze porteurs de projets ont pu participer à la journée d'initiation au foncier, organisée mardi 23 novembre par la chambre d'Agriculture de Loir-et-Cher.
À l'occasion de la Quinzaine de l'installation-transmission, onze porteurs de projets ont pu participer à la journée d'initiation au foncier, organisée mardi 23 novembre par la chambre d'Agriculture de Loir-et-Cher.
À l'occasion de la Quinzaine de l'installation-transmission, la chambre d'Agriculture a organisé mardi 23 novembre à Blois une journée d'initiation au foncier. Animée par Gaëlle De Magalhaes, chargée des projets installation, transmission, du Point accueil installation (PAI) et du Répertoire départ installation (RDI), et Valérie Perin, chargée de mission aménagement et territoires, son objectif était d'apporter le maximum d'informations sur le foncier aux porteurs de projets. « En PAI, on voit des gens qui recherchent du foncier et qui ont besoin d'information. Cette journée permet d'accompagner les hors-cadre familiaux, qui représentent un tiers des installations, car leur premier problème c'est l'accès au foncier », explique Gaëlle De Magalhaes.
Les participants, après avoir présenté leurs projets, ont pu prendre connaissance des acteurs et outils autour du foncier, des règles relatives à la vente, au statut du fermage. Un temps était consacré à accompagner les stagiaires pour être « acteurs de leur recherche ». La journée s'est achevée par le témoignage de Damien Rotier, installé en 2017, et l'intervention d'Anne-Laure Fesneau, directrice du développement économique et touristique à Agglopolys.
Appréhender les acteurs et les outils
Pour un porteur de projet qui souhaite s'installer en agriculture, le foncier est un facteur de production primordial. Du côté des points de vigilance exposés aux participants, « la qualité des sols, en adéquation avec son projet, est un critère important. Un conseiller Chambre peut se déplacer avec une tarière pour l'évaluer, explique Gaëlle De Magalhaes. De même, la desserte, l'environnement proche, l'inondabilité ou encore la possibilité d'accès à l'eau pour l'irrigation, l'adéquation du prix par rapport au terrain sont des éléments primordiaux ».
Au travers d'une présentation, les stagiaires ont retenu quels étaient les différents acteurs pouvant les aider dans leur quête de foncier : Safer, chambre d'Agriculture, PAI, RDI, GFA (Groupement foncier agricole), coopératives… « La recherche de foncier peut être très longue. Il est important de définir son projet, la durée de mise en œuvre que l'on se fixe, les revenus que l'on veut en tirer, le rythme de travail, avec ou sans associé… Deux possibilités : soit la ferme que l'on trouve définit le projet, soit le projet porté définit la ferme que l'on recherche », expliquent les conseillères aux participants.
Bien préparer son projet
« Nous vous incitons à bien préparer votre projet en amont », poursuivent-elles. Le RDI permet de mettre en relation les cédants et les porteurs de projets. « C'est l'émergence d'un projet d'installation et de transmission pour le renouvellement des générations. Je rencontre une centaine de cédants par an pour les accompagner dans leur projet de transmission. Nous dressons une étude d'opportunité et de faisabilité », explique Gaëlle De Maghalaes. Les conseillères ont ainsi insisté sur l'aspect humain dans une cession d'exploitation : « Les agriculteurs qui cèdent leur ferme y sont très attachés. Ils l'exploitent pour certains depuis plusieurs générations. Ils ont besoin de connaître le projet de la personne qu'ils rencontrent ». Dans le prolongement de ces explications, une séance de travail en deux sous-groupes a été organisée, pour se mettre dans la peau du cédant et du porteur de projet. L'idée : préparer les stagiaires à une visite d'exploitation à céder.
Gratuite pour les porteurs de projets, cette formation est soutenue par le programme d'accompagnement des installations en agriculture (AIT). « Nous avions fait une formation de ce type en juin, qui avait regroupé douze stagiaires. À l'avenir, nous souhaitons tenir cette formation chaque année au mois de novembre », conclut Gaëlle De Magalhaes.
Témoignage
« J'ai dû démontrer mon sérieux »
Damien Rotier, installé en production ovine (brebis solognotes) en plein air depuis 2017, est venu apporter son témoignage aux participants : « Je me suis inscrit au RDI (Répertoire départ installation, NDLR) en 2012. J'ai attendu jusqu'en 2017 avant d'être mis en contact avec un propriétaire à Romorantin, avec qui ça a fonctionné. J'ai dû lui démontrer mon sérieux pour avoir sa confiance. Le premier travail que j'ai réalisé c'était de faire les clôtures car c'est compliqué de gérer les pâturages au filet. Ensuite, j'ai investi dans une herse à prairies car ce territoire était à remettre en état ». Il lui aura fallu attendre six ans entre son inscription au RDI et son installation. « En termes d'épanouissement professionnel, cette activité est le top. C'est la vraie vie. Si c'était à refaire, je le ferais à nouveau mais toujours en restant patient et prudent », poursuit-il. Après quelques conseils livrés aux participants, Damien Rotier conclut : « Dans l'installation, il y a toujours un temps administratif. Il faut aussi que le conjoint ait conscience de ce qu'implique l'agriculture ».