Feux de chaume
Feux de chaume : agriculteurs et pompiers main dans la main
À l'aube de la moisson 2021, les Yvelines, l'Essonne et le Val-d'Oise sont désormais dotés d'une convention Feux de chaume signée avec les Services départementaux de secours et d'incendie. Explications.
À l'aube de la moisson 2021, les Yvelines, l'Essonne et le Val-d'Oise sont désormais dotés d'une convention Feux de chaume signée avec les Services départementaux de secours et d'incendie. Explications.
La moisson 2021 s'apprête à débuter avec une nouveauté importante : les trois départements ouest franciliens sont désormais tous dotés d'une convention Feux de chaume signée avec les Services départementaux d'incendie et de secours. Un document qui officialise un important travail commun réalisé ces derniers mois entre agriculteurs et pompiers afin d'une part de prévenir le déclenchement des feux de chaume et d'autre part de définir précisément le rôle et les actions de chacun en cas de survenance d'un incendie. La démarche est en place depuis la moisson 2020 dans l'Essonne et a donc été récemment dupliquée dans les Yvelines et le Val-d'Oise pour cette moisson 2021. L'objectif principal pour la profession agricole étant d'éviter les interdictions de moissons lors des étés à risque.
« En Essonne, ce travail de réflexion avec les sapeurs-pompiers a débuté en 2006. Un feu avait ravagé mille hectares de cultures et la communication entre agriculteurs et pompiers avait été mauvaise, chacun travaillait dans son coin », se souvient Christophe Lerebour, agriculteur à Gometz-la-Ville (Essonne). Celui qui était également pompier volontaire à ce moment-là avait alors initié un premier rapprochement avec le Sdis de l'Essonne. « Nous avions désigné un agriculteur référent pour le département en cas de feu de chaume afin de faire le lien avec les pompiers, confirme le commandant Éric Roblin, responsable des feux d'espaces naturels au Sdis 91 mais aussi pour l'ensemble de la zone Île-de-France. Ce dispositif a vivoté jusqu'en 2019 avec un intérêt opérationnel mineur. Et à la suite des événements de cette année-là en Essonne, nous avons engagé un véritable travail collaboratif ». Pour rappel, à l'été 2019, à nouveau, plus de mille hectares de cultures sont partis en fumée dans le département avec un nombre de départs de feu importants et plusieurs menaces sur les biens et les personnes (évacuation de village, confinement de population dans une église…).
Un protocole en trois phases
Désormais, les départements comptent chacun entre six et dix agriculteurs référents. « En cas de départ de feu, les agriculteurs doivent continuer d'appeler le 18, insiste Christophe Lerebour. Le Sdis concerné contactera alors l'agriculteur référent du secteur afin d'organiser avec lui les possibles interventions d'agriculteurs voisins ».
Trois phases ont été définies dans les protocoles. La première vise la prévention avec le partage d'informations sur l'état de sécheresse, les indices météo et la reconnaissance de certains territoires lors de périodes à risque. La deuxième phase est la phase opérationnelle où le Codis (Centre opérationnel départemental d’incendie et de secours) peut faire appel aux agriculteurs. « Ces derniers sont alors placés sous la responsabilité des sapeurs-pompiers et considérés comme des collaborateurs occasionnels du service public », précise le commandant Éric Roblin. Enfin, une troisième et dernière phase consiste à organiser un débriefing post-moisson afin d'évaluer les éventuelles interventions et cibler les points d'amélioration.
Une fiche réflexe a été transmise à l'ensemble des agriculteurs et les pompiers conseillent de l'emporter dans la moissonneuse-batteuse. Au sein des Sdis, les pompiers ont également reçu des fiches avec les caractéristiques des différents types de culture. En Essonne, quatre-vingts pompiers sont formés chaque année à intervenir sur les feux d'espaces naturels.
Les bons réflexes