Sud Yvelines : un projet d’aire de grand passage en plein milieu des champs
La nouvelle a eu l’effet d’une petite bombe dans le sud Yvelines : l’État aurait un projet de construction d’aire de grand passage pour les gens du voyage en plein milieu des champs, à Saint-Martin-de-Bréthencourt.
Sur un terrain d’un peu plus de trois hectares appartenant à la SNCF et situé le long de la D168 entre la voie de TGV et l’autoroute A10 à proximité du hameau de Hautbout, pourraient séjourner entre trois et six cents caravanes plusieurs mois par an. « C’est absolument aberrant. Cela triplerait la population du village ! », dénonce le maire de la commune et agriculteur, Jacky Drappier, qui s’inquiète des services que la commune pourrait avoir à prendre en charge — comme la scolarisation des enfants — et des répercussions « sur le “bien-vivre” des habitants du village et des communes avoisinantes ».
L’édile est bien déterminé à s’opposer à ce projet et pour cela, s’appuie sur un élément de taille : « Sur notre plan local d’urbanisme, le terrain en question est répertorié en zone agricole. Il n’y a pas même pas le droit d’y installer un camping alors sûrement pas une aire de grand passage. » Un argument dont le président de la chambre d’Agriculture de l’Ile-de-France, Christophe Hillairet, n’a pas hésité à se servir. Lui aussi est vent debout contre ce projet : « Le terrain n’est, certes, pas cultivé mais il est classé en zone A, donc en zone agricole. C’est absolument inacceptable que l’État envisage un tel projet alors qu’une solution a été trouvée depuis des mois sur un terrain militaire de Poigny-la-Forêt. Je ne laisserai pas faire. »
De son côté, la FDSEA Ile-de-France a immédiatement réagi, dénoncant « le transfert d’un problème urbain vers le monde rural en lui faisant porter les conséquences » avant de s’interroger : « Les campagnes seraient-elles devenues l’exutoire des zones urbaines ? L’État aurait-il moins de considération pour les territoires ruraux que pour la ville ? »
Le président de la chambre d’Agriculture reste mobilisé quotidiennement et brandit la menace d’une manifestation pour se faire entendre des élus, en ce temps de période électorale : « Il faut faire comprendre que les territoires ruraux ne sont pas la variable d’ajustement de ce que la ville ne veut pas », écrit-il à l’ensemble de la profession agricole : « Nous devons nous mobiliser très rapidement car ce projet sera effectif dans un mois. Les géomètres sont déjà passés sur le terrain. »