Sebastian Grassl, agriculteur en Essonne... et en Bavière
Natif de la Bavière en Allemagne, Sebastian Grassl est arrivé en France en 1991. À Corbreuse (Essonne), il cultive trois cent quarante hectares.
À la veille de la moisson, Sebastian Grassl a rejoint sa ferme, située à Corbreuse dans l’Essonne et s’attèle à la préparation des machines. Depuis plus de vingt ans, ce natif de la Bavière partage son temps entre la France et l’Allemagne.
« Je suis né dans une famille d’agriculteurs allemands et j’ai fait des études d’ingénieur agronome », raconte Sebastian. À la suite de ses études, après quelque temps passé à travailler dans l’exploitation allemande, l’agriculteur s’intéresse à la France et choisit d’y « investir », avec son père : « Notre famille a toujours eu un esprit ouvert, tourné vers l’Europe et nous avons choisi la France car les terres y sont vraiment bonnes pour l’agriculture. »
En 1991, Sebastian et son père acquièrent la ferme de Trouvilliers et ses trois cent quarante hectares. « Nous y cultivons du blé, du colza, du maïs et des betteraves », précise le quadragénaire qui affirme avoir reçu « un très bon accueil des voisins et des autres agriculteurs », alors même qu’il parlait à peine quelques mots de français.
« J’ai aussi trouvé en France de vrais atouts. L’agriculture y est compétitive, les structures commerciales et les concessions sont bonnes et il y a aussi de bons conseils techniques », rapporte celui qui est adhérent aux Cercles des agriculteurs de Dourdan-Limours.
Pour s’occuper de l’exploitation lorsqu’il est dans sa ferme allemande, Sebastian Grassl a un salarié permanent sur l’exploitation et un saisonnier durant la moisson. Plus de vingt ans après, l’agriculteur dit « ne pas regretter du tout son choix de vie ».
Interview : « En France, la réglementation est un peu plus compliquée »
Horizons : Pensez-vous qu’il existe une vraie agriculture européenne ?
Sebastian Grassl : Oui, je crois car, pour tous, les règles sont dictées par Bruxelles. En revanche, d’un pays à l’autre, on ne part pas sur les mêmes bases pédo-climatiques. Les terres sont différentes, le climat, la quantité d’eau ne sont pas comparables et c’est cela qui crée des différences et joue sur la compétitivité et la performance. De ce côté-là, la France est vraiment bien lotie.
Quelles différences majeures observez-vous entre vos deux exploitations ?
Par exemple, l’application de la Pac est un peu différente. On peut, peut-être, dire qu’en France, la réglementation est un peu plus lourde et compliquée. Malgré tout, la France offre une liberté d’entreprendre qui est une grande force pour l’économie.