Russell Boncey, peintre colorfield
Artiste-peintre français, d’origine britannique, Russell Boncey s’inspire de la nature pour réaliser ses œuvres.
Dès la première parole échangée, son délicieux accent nous ramène vers ses origines britanniques. En effet, Russell Boncey, artiste peintre installé à Recloses (Seine-et-Marne), petit village au cœur du massif forestier de Fontainebleau, est né dans le comté anglais du West Yorshire en 1959.
Il a posé ses valises en France depuis trente-six ans, à la suite de la mutation de son épouse, expert-comptable puis fiscaliste, en Alsace et ensuite en Seine-et-Marne.
Sa passion pour la nature date de son enfance « dans un comté verdoyant aux landes escarpées où paissent les moutons », comme il le décrit.
Professeur de lettres anglaises, il a travaillé notamment pour la chambre de Commerce internationale de Strasbourg (Bas-Rhin) avant de fonder sa propre structure de formation en langues étrangères.
En 2005, lorsqu’il s’installe en Seine-et-Marne, il décide « de vivre sa passion inassouvie : la peinture ». Pour vivre de son art, il conseille « d’avoir une seconde corde à son arc », note l’artiste devenu citoyen français en 2014 et qui se dit fondamentalement européen. « Le Brexit est une folie, une trahison. »
Si l’environnement de la forêt et son immense jardin sont une source d’inspiration, il se rend régulièrement en Normandie, notamment dans le Cotentin, où certains espaces sont parfaitement préservés. « La France compte de magnifiques paysages aux climats variés. Même les parcelles de culture ont sculpté le paysage et peuvent être sources d’inspiration, comme les anciennes carrières devenues des sites naturalistes ».
« Reste à contenir les villes », souligne Russel Boncey pour expliquer sa motivation à intégrer l’Association des journalistes-écrivains pour la nature et l’environnement.
« Un artiste se doit d’être ouvert et de capter les émotions pour les exprimer dans son art. Celui-ci est un lien structurel fort », note celui qui a pour modèle l’école expressionniste, aussi appelée Colorfield. Étant aussi attiré par le romantisme, il a inventé une expression et se déclare « narrative colorfield ».
Pour peindre, il prend des photos et réalise des esquisses quelle que soit la météo, avant de les retranscrire au sein de son atelier à l’aide de gouache ou de peinture aux jaunes d’œufs. « Avec l’âge, les couleurs se font parfois plus douces même si les couleurs vives transmettent mieux les émotions. »
Durant son exposition à La Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne) jusqu’au 28 juillet, il accueille des scolaires. Son but : éduquer le regard.
L. Goudet-Dupuis