Des résultats mitigés pour les moissons en Loir-et-Cher
Les moissons sont en cours dans tout le département et annoncent un premier bilan très mitigé voire catastrophique. François Germain, agriculteur à Seur, dévoile ses premières impressions sur cette campagne 2024.
Les moissons sont en cours dans tout le département et annoncent un premier bilan très mitigé voire catastrophique. François Germain, agriculteur à Seur, dévoile ses premières impressions sur cette campagne 2024.
Le soleil a enfin fait son retour et permis au bal des moissonneuses-batteuses de démarrer depuis quelques semaines en Loir-et-Cher. Après une campagne de semis 2024 des plus compliquées à cause notamment d’une météo catastrophique, l’heure de la récolte est venue, tout comme celle des premiers bilans. Malgré une différence de rendement d’un secteur à l’autre, une première tendance se dégage. « Globalement, on peut déjà dire que ce ne sera pas une bonne année de récolte. C’est une petite moisson, c'est certain », affirme François Germain, secrétaire général de la FNSEA 41 et agriculteur à Seur.
Des moissons 2024 mitigées
En ce qui le concerne, les résultats sont très mitigés, mais pas pour autant catastrophiques contrairement à certaines autres exploitations du département. « Les rendements de mes parcelles séchantes cette année sont en hausse par rapport aux années précédentes, mais ceux de mes parcelles humides décrochent énormément », rappelle l’agriculteur du sud de la Loire. Il estime une perte de rendement entre 30 et 40 % sur ses terres humides par rapport à celles séchantes, notamment sur ses 36 hectares de colza récoltés cette année. « Je fais entre 32 et 33 quintaux par hectare sur mes terres filtrantes qui sont des rendements corrects sur mon secteur, mais sur les terres humides, je suis à seulement 20 quintaux en moyenne. Je décroche d'au moins 12 à 13 quintaux, c'est beaucoup », regrette François Germain. Même constat sur ses autres cultures, que ce soit les orges d’hiver ou encore les blés améliorants et meuniers.
En moyenne, sur les colzas du secteur sud-Loire, la tendance n’est pas à l’optimisme. « Les rendements ne sont pas exceptionnels, comme on le prédisait depuis longtemps. Le problème a été surtout les 250 millimètres qu’on a eus après fin avril en l’espace de deux mois qui ont été fatals et ont fait mourir de nombreux pieds », déplore François Germain.
Des rendements qui décrochent
Sur ses orges brassicoles de printemps, le secrétaire général de la FNSEA 41 reste tout de même plutôt satisfait, avec des bons rendements cette année : « De mon côté, les orges brassicoles de printemps sont une belle réussite avec 58 quintaux par hectare et de bons calibres. Pour mes parcelles, c'est bien ».
Mais pour les autres cultures, les résultats sont bien différents avec des baisses de rendements considérables par rapport aux années précédentes. « Cette année, sur les orges d’hiver, je suis en moyenne à 48 quintaux alors que l’année dernière, j'étais à 70 », assure François Germain.
Concernant les blés améliorants et meuniers, les rendements sont également très mitigés avec toutefois des bons poids spécifiques (PS) oscillant entre 82 et 84 kg/hl. Mais que ce soit pour les orges ou les blés, les prix sont tout aussi moyens que les rendements. Avec des prix peu élevés et des rendements moyens sur ses parcelles, voire catastrophiques pour d’autres, l’agriculteur craint qu’il y ait des problèmes de trésorerie à venir dans les exploitations loir-et-chériennes. « Il va falloir que l’État vienne en aide aux agriculteurs avec des mesures importantes », argue-t-il. D’autant qu’en plus de rendements plus que moyens, les récoltes des cultures de printemps ne s’annoncent pas meilleures. « Pour les cultures de printemps, je n’ai cultivé que 27 hectares de tournesol et j’ai dû exceptionnellement augmenter mes surfaces de jachères pour éviter de prendre des risques », regrette le secrétaire général de la FNSEA 41.