« Réactifs ! »
Respectivement présidents de la FDSEA 77, de la chambre d’Agriculture et des JA 77, Arnaud Rousseau, Thierry Bontour et Mathieu Beaudoin reviennent sur les intempéries qui se sont abattues sur la Seine-et-Marne, et leurs conséquences.
« Notre département vient de subir un événement climatique d’une rare intensité. En mai, ce sont entre 160 et 220 millimètres d’eau qui se sont abattus sur la Seine-et-Marne avec des conséquences dramatiques et des inondations dans toutes les vallées — beaucoup plus médiatisées sur le Loing et la Seine mais elles sont pourtant bien présentes partout. L’agriculture paye un lourd tribut lors de ses intempéries.
La pluie et les orages se poursuivent toujours, laissant de grandes inquiétudes sur les récoltes aussi bien en quantité qu’en qualité.
De nombreux dégâts, au-delà des habitations, sont constatés sur l’ensemble du territoire.
Les maraîchers et producteurs de cultures spécialisées sont, pour une majorité, dans une grande détresse, ne pouvant pas récolter mais également dans l’incapacité d’implanter les futures productions. Bien souvent, c’est l’année qui est perdue — et de nombreux clients qui s’approvisionneront ailleurs.
Les éleveurs avec des bêtes à l’herbe sont dans l’obligation de les rentrer à l’abri avec la nécessité de les nourrir à une période où il n’y a pas de stock. La récolte future d’herbe est bien souvent détruite dans les prairies bordant les cours d’eau et nécessitera des coûts supplémentaires d’approvisionnement.
Les parcelles de grandes cultures font l’objet d’inondations partielles ou totales et il suffit de traverser le département pour observer les mares qui se sont formées un peu partout.
Face à cette désolation, dans un contexte économique pour les entreprises agricoles particulièrement difficile, la FDSEA 77, les JA 77 et la chambre d’Agriculture se mobilisent. Nous avons, dès samedi 4 juin, accompagné sur le terrain des représentants de l’administration et de la région pour que la prise de conscience soit totale et les constats, partagés.
Lundi 6 juin, nous avons été reçus à la région par sa présidente, Valérie Pécresse, qui nous a assurés de son soutien et du concours financier de la région aux situations les plus critiques. Elle se déplacera dans une exploitation agricole de Seine-et-Marne dès cette semaine. Ce même jour, nous avons été invités par le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, en présence du préfet de région Jean-François Carenco, pour dresser le plan d’action de l’État à court et moyen termes.
Enfin, mardi 7 juin, nous avons rencontré le préfet de Seine-et-Marne et ses services pour décliner au plus proche du terrain les actions à mettre en place. Des contacts sont en cours avec le conseil départemental et son président, Jean-Jacques Barbaux.
La première urgence est de pouvoir disposer d’informations fiables et complètes dans un délai très court. Merci de répondre rapidement aux enquêtes par mail via l’adresse inondation-agriculture@seine-et-marne.chambagri.fr ou par téléphone au numéro d’urgence suivant : 01.64.79.30.71.
Vous devez également prendre le maximum de photos des dégâts causés aux cultures, elles permettront de justifier lors des contrôles les raisons d’éventuels manquements à la réglementation.
La demande de catastrophe naturelle concerne actuellement près de 210 communes en Seine-et-Marne. Cet arrêté est indispensable pour pouvoir bénéficier d’un maximum de prises en charge notamment pour vos bâtiments de stockage, d’élevage, de maraîchage qui auraient subi des dégâts non assurables. Le fonds national des garanties des calamités agricoles prendra en charge une partie des dégâts des maraîchers et des éleveurs. Pour les grandes cultures, seule une assurance risque climatique individuelle peut intervenir à la condition que les seuils de déclenchement soient atteints.
Tous ces processus seront longs et difficiles, soyez assurés de notre soutien dans ces démarches et sollicitez-nous pour toute question que vous jugeriez utile. C’est dans les moments difficiles que nous vivons que les hommes se révèlent.
Nous tenons à adresser tous nos remerciements aux agriculteurs qui ont fait preuve de solidarité envers nos concitoyens en aidant avec du matériel et des bras. Ces gestes ont été reconnus et salués. Ils sont la fierté de notre profession et des valeurs qu’elle porte dans les crises climatiques. Le maillage agricole est une réponse de proximité disponible et efficace. Les habitants de Seine-et-Marne l’ont constaté ; ce serait bien que le gouvernement ne l’oublie pas. »