Phosphore et potasse au cœur de la réunion technique agriculteurs
Les amendements de fond ont fait l’objet d’un traitement complet lors de la réunion technique morte saison organisée par la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir, Arvalis, institut du végétal et Terres innovia..
Les agriculteurs du département ont été invités à Chartres le 14 décembre, à la traditionnelle réunion technique morte saison organisée par les agronomes de la chambre d’Agriculture, de Terres innovia et d’Arvalis, institut du végétal.
Le programme était particulièrement copieux, mais compte tenu du contexte particulier de l’année, une bonne partie de la réunion a été consacrée aux amendements de fond, phosphore (P), potassium (K) et oligo-éléments.
« Suite à la récolte, on nous a posé beaucoup de questions : comment gérer les amendements au plus juste, voire sans phosphore ni potasse sur toutes les parcelles ? Ce qui nous a alertés », a lancé Thierry Savoie, le responsable du pôle agronomique de la chambre d’Agriculture d’Eure-et-Loir en ouverture de la réunion.
De fait, connaître ses marges de manœuvre sur un poste qui engage plusieurs milliers d’euros par exploitation, peut être crucial actuellement.
Et les nombreux agriculteurs présents ont pu appréhender tout de suite l’impact d’une carence en phosphore avec une photo montrant deux plants de colza dont l’un était issu de l’expérimentation menée à Miermaigne sur une parcelle qui n’en reçoit plus depuis 1976. Le colza carencé est visiblement plus rachitique que l’autre... Mais si l’incidence est forte : « on ne peut rien avancer sans analyse de terre », a précisé l’agronome.
D’autant que cette fois l’enjeu est dérisoire, compter une soixantaine d’euros pour une analyse complète réalisée par la chambre.
Certaines cultures sont plus exigeantes que d’autres. Pour le phosphore : le colza, la betterave, la pomme de terre et la luzerne et dans une moindre mesure le pois, le blé dur et le blé de blé risquent de souffrir. Pour le potassium, ce seront surtout la pomme de terre et la betterave, colza et luzerne pouvant se contenter de moins.
Cependant, un sol riche peut supporter une absence d’apport pendant une paire d’années.
Ainsi, sur l’essai phosphore de Miermaigne, le décrochage franc s’est produit au bout de douze ans... Quant au potassium, sauf culture très exigeante, on peut plus facilement prendre le risque d’une impasse.
Pour les oligo-éléments, les choses sont différentes. Contrairement aux amendements P et K, les carences vraies sont rares, souvent induites et passagères. « Ne pas intervenir au hasard », conseille là aussi Thierry Savoie. L’analyse est indispensable également et il faut proscrire les cocktails.
Un point a été fait ensuite sur la fertilisation azotée en blé et colza par les agronomes Patricia Huet et Dominique Delaunay. Le fractionnement des apports semble être la règle à adopter.