Pacte agricole : se diversifier et capter la valeur ajoutée
Cet été, Horizons vous propose un zoom sur les différentes mesures qui composent le Pacte agricole récemment voté par la Région Île-de-France. Cette semaine : se diversifier et capter davantage de valeur ajoutée.
Fin mai, la Région Île-de-France a voté et dévoilé le Pacte agricole. Une véritable feuille de route pour l’agriculture francilienne d’ici à 2030. Dans ce livre blanc, la Région pose un certain nombre de constats, affiche ses ambitions et présente plusieurs dizaines de mesures. Une enveloppe de cent cinquante millions d’euros d’ici à 2022 a déjà été allouée au monde agricole pour la mise en application de ce Pacte.
Cet été, Horizons vous propose d’en découvrir les détails avec un volet dédié à la diversification et la captation de la valeur ajoutée.
« L’agriculture francilienne doit s’adapter pour capter cette valeur qui manque aujourd’hui au résultat des exploitations. En Île-de-France, les agriculteurs ont des atouts rares pour réussir ce changement. Il leur appartient de les valoriser pour se projeter dans un nouveau projet », fait valoir le document.
La Région évoque plusieurs voies possibles, dont la diversification des assolements et des productions, le développement de la transformation à la ferme ou collective et une meilleure maîtrise de la commercialisation.
Pour parvenir à ces objectifs, le Pacte agricole imagine un véritable plan d’attaque : plan bâtiment, élevage, production biologique, innovation..., de nombreuses propositions sont faites aux agriculteurs.
Le document évoque d’abord la création d’un plan bâtiment pour accélérer la diversification et accroître l’autonomie des exploitations.
« La transformation de l’agriculture aura besoin de bâtiments pour loger les animaux, pour les silos de céréales, pour le stockage et le conditionnement de légumes ou d’éco-matériaux comme le chanvre ou pour les projets de transformation à la ferme », explique le document qui indique que le soutien régional portera sur la réalisation des études préalables et les investissements matériels.
Le soutien et le développement à l’élevage figurent également dans ce programme régional qui compte consacrer six mois à l’élaboration d’un plan d’avenir : renouvellement de la convention avec la Maison de l’élevage, poursuite et renforcement de la stratégie régionale engagée avec Agneaux d’Île-de-France ou l’association Bovins viande d’Île-de-France, recherche de nouveaux débouchés pour le lait tracé Lait d’Île-de-France, mise en place d’un service d’abattage mobile en volailles et ovins, création d’une aide à la collecte en zone péri-urbaine pour le transport des gros bovins aux abattoirs situés hors de la région...
Aussi, un important volet est consacré à l’agriculture biologique pour laquelle le Pacte porte des ambitions fortes puisqu’il est envisagé le triplement des surfaces bio en cinq ans pour atteindre 45 000 hectares en 2022.
La région entend prendre le relais de l’État qui a annoncé son désengagement de l’aide au maintien en bio. En lien avec l’Agence de l’eau Seine-Normandie, un nouveau dispositif d’aide au maintien est en préparation. Un observatoire des filières pour recenser les opérateurs économiques travaillant en bio en Île-de-France sera lancé, sans oublier la révision du plan Bio et le lancement d’un appel à projets pour la création de mini-fermes bio dans les îles de loisirs et les lycées franciliens.
Le Pacte agricole associe étroitement l’innovation et le développement d’une agriculture compétitive, multi-performante et créative.
Ainsi, « pour accélerer le déploiement des nouvelles technologies dans la ferme francilienne, en particulier pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, un appel à projets Innovation agricole sera lancé pour faire de l’Île-de-France une terre d’expérimentation et de diffusion de technologies ».
Le document évoque également le développement des fermes pilotes Innovation dont une est déjà existante en Essonne, et le projet de ferme digitale sous forme de cluster de start-up innovantes sur les terres de l’ancienne ferme de l’Inra, toujours en Essonne.
Enfin, le Pacte agricole évoque la création de filières agricoles d’origine Île-de-France pour « capitaliser sur la valeur de proximité de sa production ».
Si la filière blé-farine-pain (en cours d’élaboration) est citée, d’autres filières sont visées dont les produits laitiers, les viandes, œufs, fruits et légumes ou encore l’huile. Par ailleurs, la Région annonce qu’elle soutiendra les démarches collectives visant à la renaissance des filières vigne-vin, champignons, vergers et maraîchage de variétés franciliennes anciennes.
Afin de valoriser et faire connaître l’ensemble des productions franciliennes, la Région propose deux nouveaux logos : Produit en Île-de-France et Made in Paris Région. Quant au Cervia (centre régional de valorisation et d’innovation agricole et alimentaire), en première ligne du développement d’une image positive de l’Île-de-France agricole, il pourra voir son image et son nom renouvelés pour incarner le « Mangeons francilien ».