Néonicotinoïdes : « La raison l’a emporté sur la passion »
Charles Perdereau, président de JA 45, salue les six députés du département qui ont tous voté pour l’adoption du projet de loi pour la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes.
Mardi 6 octobre, l’Assemblée nationale a voté le retour temporaire des néonicotinoïdes en France pour la filière betteravière. Le travail syndical a porté ses fruits, la filière betteravière respire.
Interdit depuis 2016, l’usage des néonicotinoïdes bénéficiera, sous réserve que le Sénat adopte également le texte, d’une dérogation de trois ans pour la production de betteraves sucrières.
Charles Perdereau, président de JA Loiret, se dit satisfait de constater que la raison l’a emporté sur la passion et salue les six députés du département qui ont tous voté pour l’adoption du projet de loi : « Nos rencontres avec les parlementaires n’auront pas été vaines, nous les remercions pour leur écoute et leur pragmatisme ».
Il reste cependant prudent : « Nous resterons vigilants sur la suite du processus législatif et saurons rappeler les enjeux économiques et sociaux aux éventuels indécis ».
Cette décision est selon lui une bouffée d’air frais pour la filière : « La réintroduction temporaire des néonicotinoïdes va permettre d’apporter de la visibilité aux planteurs les incitant ainsi à continuer de produire pour les prochaines années. Cela va permettre de pérenniser nos outils de transformation et ainsi maintenir une production de sucre en France ».
Charles Perdereau tient également à rappeler les engagements de la filière et les particularités agricoles : « La profession s’est engagée dans un plan de transition vers une culture sans néonicotinoïdes à l’horizon 2024. La recherche est clé pour trouver des alternatives mais il faut avoir conscience que nous travaillons avec le vivant et que l’agriculture repose sur des cycles annuels voire pluriannuels ».
Enfin, il s’interroge sur la mise en œuvre des contreparties pressenties : « Les planteurs se prennent en charge pour adapter leurs pratiques et protéger les pollinisateurs. Ils devraient notamment implanter des surfaces mellifères sur l’ensemble des exploitations betteravières. Cela entraîne des charges supplémentaires et réduit la surface agricole utile des exploitations. Quelles seront les contreparties financières pour des structures qui sont déjà, pour certaines, en difficulté économique ? ».