Moulin Soufflet de Corbeil, un outil 4.0
L’inauguration du nouveau moulin Soufflet de Corbeil-Essonnes (Essonne), un an après le rachat du groupe Soufflet par InVivo, s’est tenue le 14 juin.
L’inauguration du nouveau moulin Soufflet de Corbeil-Essonnes (Essonne), un an après le rachat du groupe Soufflet par InVivo, s’est tenue le 14 juin.
Après cinq ans de travaux, le nouveau moulin Soufflet de Corbeil-Essonnes (Essonne) est entré en production en février dernier. Il a été inauguré mercredi 14 juin en présence du préfet de l’Essonne, Bertrand Gaume, du directeur d’InVivo, qui a racheté le groupe Soufflet depuis un an, Thierry Blandinières, de nombreux élus et dirigeants d’Episens, filière aval du groupe Invivo qui a pour fonction de valoriser la filière grain. L’investissement sur le site avait été décidé par le groupe Soufflet avant la cession. InVivo a décidé de finaliser le projet. 45 millions d’euros ont été investis pour un moulin de dernière génération « avenir de la tradition », à la fois automatisé, informatisé, connecté et digitalisé (4.0).
Construit sur cinq étages, au sein d’un bâtiment neuf et équipé de nouvelles technologies, il est doté d’un process meunier de pointe, plus écologique et économe en énergie.
En effet, le moulin étant érigé en hauteur, il bénéficie de la force gravitationnelle pour travailler les produits. Une motorisation innovante redistribue l’énergie électrique non consommée, ce qui permet une économie d’électricité d’environ 30 %.
De plus, son implantation à une cinquantaine de kilomètres du silo Soufflet agriculture de Pézarches (Seine-et-Marne), un site de collecte et de stockage sans traitement des blés après récolte, optimise l’approvisionnement du moulin avec des blés destinés notamment à la fabrication des farines Baguépi. 15 % des blés du site sont acheminés via des péniches. Et le reste des blés proviennent d’un rayon de 80 km. Enfin, sa situation aux portes de Paris facilite les livraisons nocturnes, quand la circulation est moins dense.
Le site bénéficie également d’une importante capacité de stockage pour les blés (68 cellules) et les farines (46 cellules pour 7 500 tonnes) afin d’isoler chaque lot et garantir une traçabilité complète du champ au fournil, notamment par le biais de la technologie blockchain.
À l’arrivée du blé dans le moulin, un triage optique, une première pour un moulin, détecte tout objet qui n’est pas un grain.
L’outil permet un pilotage et une traçabilité complète avec une production de farine à la carte en fonction des demandes des clients. Ainsi, les deux unités de production permettent d’écraser quotidiennement 900 tonnes de blé en farine, de la T38 à la T65 conditionnées en sacs de 25 kg ou 7 kg.
Au préalable, chaque nouvelle récolte est étudiée pour voir son comportement. Cela se fait en transparence avec les clients.
Au total, Moulins Soufflet compte huit sites de production dans l’Hexagone, plus un en Belgique, pour une capacité d'un million de tonnes de blé écrasé par an, soit 750 000 tonnes de farine. 30 à 40 % de la production totale provient du site de Corbeil.
Les issus sont destinés à l’alimentation animale ou à de nouveaux produits — une recherche est actuellement menée pour fabriquer des pots pour les végétaux par exemple.
À travers de tels outils, InVivo souhaite reconnecter l’agriculteur au consommateur en allant de la semence à la baguette.
Quant à l’ancien moulin, dont la tour est enregistrée aux Monuments historiques depuis 1987, il connaîtra une seconde vie. Le bâtiment devrait être transformé en logements et commerces tout en conservant son caractère historique.