Moisson en Ile-de-France : le cauchemar continue
Après la récolte des orges d’hiver, les colzas et les blés se révèlent tout aussi catastrophiques. Les pertes atteignent jusqu’à 50, voire 70 % dans les exploitations les plus touchées.
C’est comme un mauvais film dont le monde agricole se serait bien passé. Après une récolte d’orge catastrophique, les mots ne sont plus assez forts pour décrire ce que vivent les agriculteurs dans les colzas et dans les blés.
Les rendements sont en chute libre, voire dérisoires dans certains secteurs, et la qualité, bien piètre. Certains annoncent même des pertes atteignant les 50, voire 70 %.
« La situation est explosive », fait savoir le président de la FDSEA Ile-de-France, Damien Greffin : « La moisson que nous vivons est inédite. Même de mémoire des plus anciens, personne n’a jamais vu cela. »
En Val-d’Oise, les agriculteurs qualifient la situation de « dramatique ». Installé à Gadancourt, Grégoire de Meaux récolte « des colzas à 24 qx/ha là où il y a un potentiel de 35-40 et des blés à 52 qx/ha là où le potentiel tourne autour de 75... »
La situation est identique dans l’ouest des Yvelines. « J’ai environ 40 % de rendement en moins par rapport l’année dernière dans les blés et 30 % dans les colzas. Je n’ai pas commencé les orges de printemps mais je sais que je vais prendre un gros bouillon », témoigne le Jeune agriculteur Quentin Le Guillous.
Non loin de là, à Houdan, Damien Vanhalst estime ses pertes à 400, voire 500 euros/hectare et déplore des conditions de récolte difficiles : « Les machines trinquent à cause des pailles vertes. Il y a de nombreuses pannes et la consommation de carburant est astronomique. »
Enfin, en Essonne, la situation est particulièrement difficile. Dans le secteur le plus touché par les inondations, les pertes sont considérables. « Je suis à -50 à -60 % dans mes blés », témoigne Antoine Benoist à Congerville-Thionville.
Plus au nord, à Vert-le-Grand, Olivier Schintgen a recolté en moyenne 32 qx/ha dans les blés et 30 qx/ha pour le colza.
Du côté du plateau de Limours, Christophe Lerebour, lui, estime les pertes entre 20 et 40 % selon les cultures mais reste prudent : « la moisson ne fait que commencer ».
Tous s’attendent à des conséquences graves pour leur exploitation et leur trésorerie, déjà mise à mal ces dernières années. Certains ont déjà pris rendez-vous avec la banque.