"Mobilisons-nous !"
Pascal Laya et Julien Lefèvre
Les secrétaires généraux de la FDSEA et Jeunes Agriculteurs d’Eure-et-Loir expliquent, avec deux exemples concrets, une des principales raisons qui poussent les agriculteurs à se mobiliser prochainement.
"La semaine dernière, Bertrand Petit et Rémi Rousseau, dans leur appel à bloquer les raffineries, dénonçaient l’acharnement à détruire l’agriculture française en lui imposant des charges et des contraintes supplémentaires tout en laissant entrer, sur notre territoire, des produits qui n’ont pas les mêmes normes que nous. Deux exemples très récents leur donnent, malheureusement, raison.
Commençons par la loi EGAlim en pleine discussion à l’assemblée nationale : les députés ont adopté un amendement obligeant une mention d’étiquetage imposant de mentionner, pour les fruits et légumes frais, le nombre de traitements phytosanitaires effectués sur la culture ! Outre cultiver la logique de la peur, voici comment créer une nouvelle distorsion de concurrence avec les produits d’importation : comment les distributeurs imposeront et vérifieront-ils ces informations en Argentine ou en Afrique du Sud ? Si d’ailleurs les produits étrangers sont concernés par cette obligation…
L’autre exemple se base sur des données scientifiques. Lors d’actions syndicales récentes, pour justement dénoncer les distorsions de concurrences, les adhérents de la FDSEA et de Jeunes Agriculteurs se sont rendus dans plusieurs grandes surfaces spécialisées dans l’approvisionnement des professionnels de l’alimentation : Métro et Promocash.
De l’un d’entre eux, ils ont ramené des paquets de lentilles vertes et de haricots blancs secs, venant respectivement du Canada et d’Argentine. Ces produits sont pourtant cultivés en Eure-et-Loir et il est aisé de s’en procurer, ce que nous avons fait, à la FDSEA, auprès de nos producteurs adhérents.
Nous avons fait analyser tous ces produits pour détecter une molécule bien autorisée en France mais qui fait grand bruit depuis plusieurs mois : le glyphosate. Le résultat est sans appel : aucune trace de glyphosate sur les lentilles ni les haricots d’Eure-et-Loir. Les lentilles canadiennes en contiennent 1,7 mg/kg (limite maximale de résidus (LMR) à 10 mg/kg) et les haricots argentins 1,8 mg/kg (LMR à 2 mg/kg).
Se pose alors une question toute simple : pourquoi interdire inutilement des matières actives alors qu’elles ne sont pas dans nos aliments et, dans le même temps, laisser la porte grande ouverte aux produits d’importation qui, eux en contiennent ? Des heures de débats parlementaires pour des décisions - quelles qu’elles soient - qui ne servent à rien mais condamnent l’agriculture française, c’est affligeant.
L’action syndicale est désormais inévitable. Peu importe la région ou la production, il est impossible pour n’importe quel agriculteur de laisser passer de telles inepties, si lourdes de conséquences. Mobilisons-nous !"
Blocage des raffineries : tenez-vous prêts à partir du 11 juin !
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