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Mercosur, non à la concurrence déloyale

Les accords Mercosur ne sont pas acceptables et constituent une distorsion de concurrence inacceptable. Explications.

© FDSEA 45

Le gouvernement s'apprête à ratifier les accords d'échange entre l'Union européenne et les pays du Mercosur. FNSEA et JA s'opposent fermement à cet accord destructeur de filières !
En l'état, celui-ci introduirait sur le marché français d'énormes volumes de produits qui ne correspondent pas aux attentes des consommateurs.


Mercosur, une offre déloyale pour la filière bovine.
La prochaine signature de l'accord Mercosur fait office de vraie provocation envers la filière bovine européenne. En effet, avec 70 000 tonnes supplémentaires d'importations de boeuf en provenance du Brésil et d'autres pays sud-américains, cela va engendrer un déséquilibre majeur sur les marchés et causer d'énormes dégâts au secteur, en particulier en Irlande et en France. Pour la FDSEA 45, la réalité économique doit prévaloir et il est clair que le marché européen ne peut plus absorber un kilo de boeuf supplémentaire ! En effet, les pays du Mercosur ont déjà trop d'accès au marché européen, et représentent trois quart de toutes les importations de bovins de l'UE avec 246 000 tonnes (équivalent poids-carcasse) chaque année, alors que la production européenne diminue.
L'Union européenne aurait-elle décidé de sacrifier le secteur de la viande bovine sur l'autel du libre-échange ? Après le CETA : le MERCOSUR. Demain : la Nouvelle-Zélande et l'Australie...
C'est sans oublier, la provocation qui est faite par le gouvernement vis-à-vis des consommateurs et de leurs attentes légitimes en matière de traçabilité, de sécurité alimentaire, de santé animale et de protection de l'environnement. Le dogme du libre-échange ne doit pas remettre en cause la sécurité alimentaire !


La viande bovine n'est pas le seul problème, d'autres secteurs sont aussi mis en danger !
Les volets agricoles d'intérêt offensif de l'UE ont été exclus de l'offre du Mercosur : l'Agriculture sert clairement de monnaie d'échange pour d'autres secteurs, comme l'industrie automobile !
Pour la filière céréalière, les coûts de production du maïs (et du sorgho) au Brésil sont très inférieurs à ceux de la France et de l'Europe. Ce différentiel est dû principalement à des tailles d'exploitations beaucoup plus élevées et à des coûts de main d'oeuvre et de séchage nettement plus faibles au Brésil. Il en est de même pour le blé tendre et l'orge (ainsi que l'avoine), produits à bas coûts en Argentine. Les moyens de production des céréales ne sont pas non plus les mêmes, avec des règlementations moins strictes qu'en Europe sur les fertilisants, les phytosanitaires, l'irrigation et les semences OGM, qui offrent des potentiels de rendement accrus avec moins d'insecticides et d'herbicides. Pour ces céréales, le Mercosur est l'un des principaux exportateurs mondiaux, présent sur tous les grands marchés de la planète. Il est donc essentiel pour les producteurs européens que l'Europe conserve ses droits de douanes pour les céréales en provenance du Mercosur. Tout éventuel contingent supplémentaire à droits réduits doit être strictement limité en volume, compte tenu des contingents déjà existants.

Du côté de la filière volaille.
Les tonnages en provenance du Brésil sont déjà très importants : 41 % des contingents pays-tiers sont spécifiques au Brésil et sont remplis à plus de 80 % (environ 500 000 tonnes). Il faut ajouter à cela les contingents argentins (l'Argentine, où des entreprises brésiliennes sont bien implantées), 25 % des filets (pour la plupart à destination de la transformation) proviennent de pays-tiers : ces produits à forte valeur ajoutée, et ce sont ces segments qui progresseront en cas d'ouverture de nouveaux contingents.
Par ailleurs, en France, près d'un poulet sur deux est importé (UE ou pays-tiers), nous avons un défi collectif à relever en ce qui concerne la reconquête du marché intérieur, notamment le segment de la restauration hors foyer (qui importe massivement certains produits transformés). Cette reconquête est partie intégrante du plan de filière volaille de chair, défendu dans le cadre des États Généraux de l'Alimentation (EGA).
Une ouverture de nouveaux contingents en provenance du Mercosur serait incompréhensible, contradictoire avec les objectifs des EGA et catastrophique pour l'ensemble de la filière (300 000 salariés en Europe). Rappelons que la filière volailles de chair en France c'est : près de 14 000 élevages, 33 900 emplois directs et 64 900 emplois indirects.

Les volets agricoles d'intérêt offensif de l'UE exclus de l'offre du Mercosur.
Les vins, les whiskies, les produits laitiers, le blé dur, l'orge, la farine et semoule de blé, le malt, les pâtes, les préparations alimentaires à base de farine, les produits de boulangerie, pâtisserie et biscuiterie, les produits chocolatés, les sucreries, les champignons, l'ail, les olives, l'huile d'olive, certains légumes et fruits préparés et préparations alimentaires (glaces, soupes, aliments pour enfants) ont été totalement évincés de l'offre du Mercosur. Au total, 40 % des exportations agroalimentaires européennes sont exclues de la libéralisation.
Il n'y a donc pas d'équilibre au sein du chapitre agricole, malgré toutes les assurances données dans les discours politiques. L'Agriculture sert clairement de monnaie d'échange pour d'autres secteurs, comme l'industrie automobile !

Les questions sanitaires et phytosanitaires ne peuvent pas être négligées alors même que l'on veut monter en gamme en France !
Tout produit qui entre dans l'UE doit respecter les règles du marché intérieur, il faut conserver une cohérence dans les normes de production. Avec l'offre Mercosur, il sera impossible de contrôler les méthodes de production.
Il faut conserver les contrôles aux frontières de l'UE, au même titre que tous les produits importés de pays tiers. Ils feront l'objet de prélèvements aléatoires, mais pourront, en cas de suspicion de contamination, faire l'objet de prélèvements systématiques.
S'il existe des doutes concernant le Canada avec l'usage autorisé de promoteurs de croissance, de l'atrazine ou d'autres molécules interdites dans l'UE, les scandales aux Brésil devraient conduire l'UE à fermer les frontières, comme vient de le faire la Russie.
Alors notre demande est claire : nous exigeons une position ferme et claire de la France sur les accords UE-Mercosur et nous demandons de sortir les productions agricoles des accords commerciaux !

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