Mélanie Casano : un ange passe
Mélanie Casano occupe un des ateliers d’artiste de Label Friche à Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir) ou elle produit une œuvre sensible traversée par la figure de l’ange.
Après avoir suivi la filière arts plastiques du lycée Rémi Belleau de Nogent-le-Rotrou (Eure-et-Loir), passé une licence dans le domaine par correspondance, Mélanie Casano a voulu s’inscrire en maitrise à Paris : « mais j’ai été très déçue par ce qui se passait là-bas. À Paris, le discours prime sur l’œuvre, il faut intellectualiser à tout prix, alors je suis partie », dit-elle.
De retour dans le Perche, elle rencontre Didier Leplat et Marie VDB : « Ils m’ont boostée ». Ensemble ils montent un collectif, les Indépendants du Perche, et trouvent des lieux d’exposition. Sa carrière démarre.
Aujourd’hui, la jeune femme est installée au sein de Label Friche à Nogent-le-Rotrou.
Là, elle a investi un petit atelier qui donne sur la rue et dans un joyeux capharnaüm elle produit une œuvre sensible, chaude, envoûtante : « je n’ai pas de difficulté par rapport à la création », explique-t-elle. « Il y a un temps de gestation pendant laquelle je lis beaucoup, je me nourris et après je travaille vite. Je ne sais jamais ce que je vais faire en face de la toile, je pose des chose et un dialogue s’établit. Le plus dur après c’est de savoir quand s’arrêter, avant que la toile ne bascule dans autre chose ».
Dans son œuvre, Mélanie Casano laisse de la place à celui qui regarde, pour qu’il puisse s’y projeter...
« Je travaille beaucoup sur l’ambivalence des choses, la présence, l’absence, le matériel, l’immatériel, l’ailleurs, ce qui est en flottement », pointe-t-elle avant d’ajouter : « Je travaille aussi beaucoup la figure de l’ange, quelqu’un qui se situe à l’intérieur de l’être... Pour moi, il n’y a rien de religieux là-dedans. L’ange touche l’humain de façon indirecte, on peut se projeter. Il y a les anges lumineux et les anges déchus, qui sont un autre versant de l’âme humaine ». Un sujet inépuisable.