L’outil numérique, source de richesses si on se l’approprie
Le 21 mai, le salon Eure&Link avait l’ambition de dévoiler aux élus ruraux comment la révolution numérique - le déploiement du très haut débit, notamment - allait transformer notre quotidien. L’une des conférences inscrites à l’ordre du jour faisait le lien entre infrastructures numériques et création d’emplois et de richesses.
« Les initiatives des territoires en matière de haut et très haut débit sont très positives », a indiqué Gaël Sérandour, de la Caisse des dépôts et consignations, qui a mené une étude sur le sujet, à l’échelle nationale : création d’emplois directs et indirects, progression du chiffre d’affaire des entreprises, recul du chômage, gain de pouvoir d’achat dans les zones concernées…
Les réseaux jouent un rôle sur les entreprises existantes, encore faut-il qu’elles prennent possession de l’outil ! Le président de la chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) d’Eure-et-Loir, Joël Alexandre, pointe en effet « un obstacle culturel, surtout chez les petites entreprises », « encore beaucoup d’efforts à faire » malgré « une accélération ces derniers mois ».
Même constat à la chambre de Métiers et de l’Artisanat, dont le président Michel Cibois déplore : « en France seules 15 % des très petites entreprises utilisent pleinement toutes les possibilités du numérique ».
Côté agricole, il semble que la prise en main des nouvelles technologies soit plus facile, parce que nécessaire : « en agriculture, on utilise beaucoup le GPS, les automates. (…) Et on a besoin de déclarer nos champs, nos haies, presqu’au centimètre carré. », note Eric Thirouin, le président de la chambre d’Agriculture du département.. qui annonce : « on est à l’aune d’une explosion du numérique en matière agricole ! »
Prendre possession de l’outil, d’accord, encore faut-il qu’il soit disponible ! Les présidents des chambres plaident en faveur du haut ou très haut débit, partout. Michel Cibois argumente « Le numérique, c’est une voie de communication importante. Nous, on est partout. Si les pouvoirs publics veulent qu’on reste partout, il faudra raccourcir ces moyens de communication ».
Eric Thirouin ajoute : « Pour ne pas avoir de discrimination entre agriculteurs, il faut un engagement vers le haut débit ! » Cela permettra par exemple de stocker et analyser un grand nombre de données, et propulser l’agriculture vers « des avancées techniques, économiques et écologiques ».
Pour embarquer les entrepreneurs, artisans et agriculteurs dans la révolution numérique, les chambres se veulent « proactives ». La CCI a par exemple complètement dématérialisée les formalités à l’international, et intègre le numérique dans ses formations.
La chambre d’Agriculture elle aussi, accompagne, s’adapte, forme. « Les deux derniers diplômes obtenus par des techniciens de la chambre, c’est le brevet de pilote de drone ! », illustre Eric Thirouin.
Elle participe aussi à divers projets tournés vers le numérique : « Le 29 mai à Châteaudun, c’est le lancement du campus « Les champs du possible », on y trouvera une pépinière d’entreprises dédiées à l’agriculture. »
A cela s’ajoute le hackathon du comice de la Loupe - du 12 au 14 juin -, un concours de programmation web pour répondre à des problématiques agricoles et, en novembre, la prochaine édition du challenge de projets innovants Agreen start-up. « Rendez-vous dans quelques années, mais avec ce travail, on va créer de la richesse ! », promet Eric Thirouin.