L’installation d’un poulailler contrariée par des opposants
Le projet d’installation d’un poulailler de 10 000 poules pondeuses à Argenvilliers par l’éleveur Bruno Debray et ses deux associés Christelle Gache et Nicolas Guyon, a provoqué une levée de boucliers.
« On ne s’attendait vraiment pas à ça, ni que ça prendrait une telle ampleur », s’inquiète Christelle Gache. Avec Nicolas Guyon et l’éleveur Bruno Debray, ils ont monté la SAS* Les maisons blanches avec pour objectif l’installation d’un poulailler de 10 000 poules pondeuses sur une parcelle éponyme de ce hameau d’Argenvilliers.
« Nous avons présenté le permis de construire à la mairie et nous avons obtenu l’accord du conseil municipal en juillet, explique Bruno Debray. Mais le premier adjoint de la commune s’est réveillé ensuite et a contesté l’accord sous prétexte que le projet serait passé discrètement dans les questions diverses et a demandé l’organisation d’une réunion publique. Et là, ça a été le pugilat. Nous n’avons absolument pas eu la possibilité de nous expliquer ».
Depuis, un collectif s’est constitué : « préserver les Maisons blanches », qui s’oppose à ce projet, arguant des nuisances qu’il pourrait occasionner.
« Les gens ont le droit de ne pas être d’accord, reconnait Bruno Debray, mais ils ne veulent pas discuter. Ils distribuent des tracts, et ont contacté les médias pour faire du bruit — l’Écho républicain, France 3. Heureusement que les journalistes ont bien fait leur travail et que nous avons pu nous exprimer. Maintenant, s’ils portent plainte, le problème c’est le délai. L’instruction pourrait prendre quelques années alors que le projet est dans les clous ». Or, pour l’éleveur, qui approche de la retraite, ce poulailler s’inscrit dans son projet de transmission.
De leur côté, les éleveurs ont le sentiment de tout faire pour que le poulailler soit accepté. Ainsi, pour répondre à l’un des arguments du collectif qui s’appuie sur la présence à proximité d’une zone Natura 2000, le dossier déposé en préfecture intègre cette dimension et respecte les critères préconisés.
« Nous avons modifié le projet de base pour répondre à toutes leurs objections. Le bâtiment se fera en bardage bois, nous allons planter une haie, un verger. Nous allons créer une bande de trente mètres pour que les poules n’aillent pas tout près des maisons. Nous allons installer un talus pour éviter tout risque de dérive vers la Foussarde. Le bâtiment sera construit à l’extrémité de la parcelle et comme elle est en pente, on ne le verra pas depuis le hameau. Les camions n’y passeront pas. Nous allons installer des panneaux photovoltaïque sur le bâtiment, de quoi alimenter quarante foyer... Je ne sais pas ce que l’on pourrait faire de plus. »
Depuis le départ, pour apaiser les tensions, Bruno Debray invite ses détracteurs à venir visiter son exploitation pour qu’ils se rendent compte que les poules ne sentent pas mauvais, qu’elles ne font pas de bruit, qu’il n’y a pas de mouches... Jusqu’à présent, ils avaient décliné l’invitation mais l’on finalement acceptée.
« Les choses commencent à s’apaiser. Nous n’avons jamais cherché à mettre de l’huile sur le feu, au contraire. Ce que je ne comprend pas c’est que les gens veulent du bio, du local, mais pas devant chez eux. Mais devant chez eux, c’est chez nous ! ».
* Société par actions simplifiée
Hervé Colin