Les Yvelines testent la culture du soja
Le Cercle de Dourdan-Limours met en place, cette année, des essais sur la culture du soja.
En matière d’innovation, le Cercle de Dourdan-Limours (Essonne) est, cette année, en première ligne. Le conseiller technique Thierry Mulot s’apprête en effet à mettre en place un des deux essais confiés par le service technique de la chambre d’Agriculture comptant douze variétés de... soja. Une culture très peu répandue en France, la majorité du soja consommé dans l’Hexagone étant importée.
« La réforme de la Pac incite à remettre des protéagineux en culture pour bénéficier des aides aux protéines végétales. Cette culture permet aussi d’être comptabilisée dans les surfaces à intérêt écologique », indique Thierry Mulot : « Parmi les cultures concernées, il y a bien sûr le pois et la féverole mais aussi le soja. »
Les conseillers techniques n’en sont pas à leur coup d’essai concernant le soja. L’an dernier, un premier essai avait été mené à Auvernaux dans l’Essonne par Rémi Baudoin. « Là-bas, le sol était chaud et plutôt sec. Cette année, nous transposons un essai à Ablis dans les Yvelines, dans des terres plus froides et plus humides afin d’étudier l’adaptation du soja dans ces types de sol », poursuit Thierry Mulot : « Le soja est intéressant car il a connu pas mal d’évolutions variétales ces dernières années et les désherbants à utiliser sont différents de ceux de la féverole par exemple, cela permettrait d’alterner les matières actives. »
Au mois d’avril, le conseiller technique du Cercle de Dourdan-Limours sèmera donc les douze variétés de soja retenues pour l’essai. « L’objectif de tout cela est d’arriver à déterminer une variété — voire deux si possible — qui serait adaptées à nos terres et notre climat », explique Thierry Mulot : « Et nous sommes également en contact avec un commercial de la coopérative Ile-de-France sud pour envisager la création d’une filière de vente, ainsi qu’un système de séchage car le soja doit être séché après la récolte. »
Même si l’essai mené en Essonne l’an dernier avait été plutôt concluant, le conseiller technique reste prudent pour cette année, notamment en raison d’une « appétence » réputée des lièvres pour le soja. « Il faut probablement encore deux ou trois ans avant de décider de lancer cette culture », précise enfin Thierry Mulot.