Les organismes forestiers euréliens en mal de subventions
« Les forestiers sont en première ligne sur les démarches de gestion durable. L’objectif de cette journée est de voir tous les aspects qui concernent les propriétaires et leur relation avec les associations environnementales. Il y a des tensions, mais il faut du dialogue », a annoncé Dominique Rouziès, qui présidait le 17 avril les assemblées générales annuelles du Groupement de valorisation forestière (GVF28) et du Syndicat des forestiers privés d’Eure-et-Loir.
Cette réunion s’est déroulée chez Bertrand Monthuir, dans son domaine du Bois Landry à Champrond-en-Gâtine. Avec deux mille hectares, c’est la plus importante propriété privée du département.
Un massif forestier pionnier, tant dans sa gestion — qui combine activité cynégétique, tourisme vert et sylviculture dynamique — que dans l’étude de la biodiversité forestière. « Tout est lié », a pointé Bertrand Monthuir : « La forêt est un écosystème complexe, dès que l’on touche à quelque chose, ça a une incidence. »
Comme de nombreux autres organismes, le Syndicat des forestiers privés et le GVF s’interrogent sur leur avenir quand les subventions des collectivités territoriales se font plus rares : « On nous dit : “vous avez accumulé des petits glands, il va falloir vivre avec.” Nous nous demandons surtout avec quoi nous allons survivre... Pour l’instant, nous n’avons aucune confirmation de subventions, tant du conseil départemental que de la chambre d’Agriculture », a relevé le président, qui précise néanmoins qu’en Eure-et-Loir, les relations avec la chambre consulaire sont excellentes, « même si cette année, elle passe le peigne partout »...
De fait, avec ses deux cent trente-six adhérents pour 16 687 hectares (230 adhérents et 15 552 hectares en 2013), le syndicat « est déficitaire avec le niveau de cotisation actuel », a précisé Dominique Rouziès, d’où la décision d’augmenter de dix centimes par hectare la part variable de ladite cotisation : « Et si nous voulons continuer à exister, il faudra se tourner vers d’autres financeurs, comme la région. »
« Une forêt mal gérée est soumise aux aléas », a pointé Denis Goisque, qui relève le manque de renouvellement des populations forestières en Eure-et-Loir : « La relance des investissements en forêt se fait attendre, ce qui inquiète les industriels, qui hésitent à investir... »
« Pourtant, le bois est noble et à la mode. Il faut surfer sur cette vague », estime-t-il. Aussi, pour faciliter la gestion des massifs, le GVF va poursuivre son action en vue d’améliorer la desserte forestière. Le directeur postule également qu’il vaut mieux faire savoir que les forestiers appliquent depuis longtemps la gestion durable de leurs parcelles...
Mais, dans un contexte législatif évolutif, Denis Goisque a rappelé aux forestiers la nécessité de se former et de participer aux diverses réunions des groupes de développement.