Gestion
Les OPA et AS 28 autour d'un café pour chercher des solutions
L'association de comptabilité et gestion Accompagnement stratégie d’Eure-et-Loir (AS 28) a organisé, lundi 16 décembre à Chartres, un Café gourmand des OPA autour des analyses et des tendances financières du secteur.
L'association de comptabilité et gestion Accompagnement stratégie d’Eure-et-Loir (AS 28) a organisé, lundi 16 décembre à Chartres, un Café gourmand des OPA autour des analyses et des tendances financières du secteur.
Le salon des Membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir, à Chartres, est investi lundi 16 décembre par l'association Accompagnement Stratégie d'Eure-et-Loir (AS 28). De fait, elle y a invité les représentants d'organisations professionnelles agricoles (OPA) pour discuter autour d'un café gourmand des analyses réalisées à partir des résultats économiques de ses adhérents.
Le pire résultat depuis 1995
C'est Soline Deniau, du pôle conseil-gestion-économie d'AS 28 qui a réalisé cette analyse de groupe. Nous l'avions rencontrée quelques jours auparavant et elle livrait ses premières conclusions. « S'agissant de notre groupe majoritaire (les exploitations en Scop entre 80 et 160 hectares), leur Excédent brut d'exploitation (EBE) pour 2023 se situe en moyenne à 137 euros par hectare, le chiffre le plus bas depuis 1995, avec 2009 et 2016. L'effet ciseaux a joué à plein. Pour 2024, les charges sont moyennes et les rendements mauvais, le résultat s'annonce encore moins bon que 2023, sans doute le pire de l'histoire, à 1 euro par hectare… Et pour les plus petites exploitations et en viande, le résultat sera négatif. Il n'y a que le secteur laitier qui s'en sort avec un EBE à 261 euros », note-t-elle.
Elle souligne également que le seuil de commercialisation du blé, permettant d'assumer les charges et les prélèvements sociaux, est de 208 euros/tonne pour 2023 mais s'élève à 257 euros pour 2024, alors qu'il cote à Rouen autour de 200 euros en ce moment. Pour le colza, ce seuil est de 570 euros, là aussi il en manque un peu au niveau des cours (500 euros). « Mais l'évolution des prix peut faire varier tous ces chiffres », souligne-t-elle.
Soline Deniau indique aussi que les charges opérationnelles, engrais et carburant, avaient baissé passant de quelque 500 euros en 2023 à 223 euros en 2024. Tout comme les charges sociales, de 157 à 118 euros, « mais là, le souci c'est le décalage », estime-t-elle, ajoutant que 2023 faisait suite à deux bonnes années, la Déduction pour épargne de précaution (DEP) aura permis de récupérer de la trésorerie même si c'était fiscalisé.
Accompagnement gratuit
Cependant, pour elle, « quand les trésoreries sont dégradées, il faut établir un budget de trésorerie pour pouvoir aller négocier ensuite avec son banquier. Assez peu d'adhérents le font, pourtant cela permet de voir à quoi s'attendre. D'ailleurs, AS 28 propose un accompagnement d'une heure gratuit sur ce point, il ne faut pas hésiter, c'est toujours bien de travailler en amont », plaide Soline Deniau.
En tout cas, ce rendez-vous d'AS 28 aura permis de sensibiliser les OPA aux difficultés qui s'annoncent, à l'extrême variabilité des résultats, d'une année sur l'autre et d'une exploitation à une autre… Les échanges se sont poursuivis autour des dispositifs mis en place, sur l'Indemnité de solidarité nationale (ISN), sur l'assurance aléas climatiques, sur les demandes de prise en charge des cotisations MSA ou sur les moyennes sur cinq ans qui ne sont plus du tout représentatives… Chacun a pu s'exprimer en toute convivialité et de façon constructive.