Les ministres tablent sur de nouveaux modèles agricoles
Le 10 juillet dernier, Stéphane Travert et Nicolas Hulot ont visité trois laboratoires de l’Inra de Versailles (Yvelines), afin de mieux préparer les États généraux de l’alimentation.
« Travailler de concert », dixit Nicolas Hulot, et offrir un visage d’unité à quelques jours du lancement à Paris des États généraux de l’alimentation voulus par le président de la République, Emmanuel Macron.
Lundi 10 juillet, Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, et son homologue de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, se sont rendus à l’Inra de Versailles (Yvelines) pour découvrir et visiter trois laboratoires de pointe du monde végétal.
« Avec les impératifs qui animent le ministère de l’Agriculture, redonner de la sécurité économique écologique et sanitaire aux agriculteurs, je suis sûr que nous allons sortir ensemble par le haut de ce dossier. Avec Stéphane Travert, nous partageons les mêmes ambitions sur le sujet », a déclaré Nicolas Hulot.
Il a ajouté « qu’une fenêtre d’opportunités se présentait » pour faire prendre au modèle agricole un nouveau virage, « non pas à 180 %, non pas en jetant tout l’existant, mais en tenant compte des paramètres climatiques et des nouvelles demandes des consommateurs. Tout en maintenant la souveraineté alimentaire de la France, les agriculteurs vont pouvoir participer également à la transition énergétique en faisant de la méthanisation et en nous aidant à mieux stocker le CO2. »
Stéphane Travert a rappelé que l’agriculture avait besoin de la recherche et de structures d’excellence comme l’Inra : « Le résultat de ces recherches va permettre de transformer notre rapport à l’environnement et à l’agriculture. Je travaille avec Nicolas Hulot pour le même objectif : que demain nos modèles agricoles, quels qu’ils soient, puissent trouver des débouchés commerciaux et que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur métier. La recherche va leur permettre de regagner de la compétitivité et de porter les modèles les plus vertueux possibles... Ce dont nous avons besoin c’est de travailler en commun pour compléter nos approches et pour répondre aux défis qui nous font face ».
Le centre de recherche agronomique a ainsi dévoilé quelques-uns de ses laboratoires les plus efficaces : l’institut Jean-Pierre Bourgin (IJPB) qui travaille sur des plantes modèles capables de répondre aux nouveaux enjeux de l’agriculture (réduction des intrants azotés et tolérance à la sécheresse), un programme de conception de nouveaux produits industriels à partir de la biomasse végétale et la mise en place de nouvelles stratégies de biocontrôle en étudiant la réponse des insectes aux signaux olfactifs émis par les plantes.
Le lancement des États généraux de l’alimentation a débuté à Paris au ministère de l’Economie et des finances en présence d’Emmanuel Macron, d’Edouard Philippe, premier ministre, des membres du gouvernement, dont le ministre de l’Agriculture et des nombreux acteurs de la filière (syndicats, coopératives, chambres...).
Concrètement deux phases sont annoncées : l’une économique jusqu’à fin septembre, la seconde, prévue jusqu’à novembre, sera plus sociétale et portera sur la santé, l’environnement et le gaspillage alimentaire...
Les échanges sont prévus par filières, avec des rencontres dans les régions, les informations devant remonter ensuite à Paris.