Les maraîchers du bord de Seine en grande difficulté
Le long de la Seine, les maraîchers ont été lourdement impactés par la crue. La quasi-totalité des productions est anéantie.
Ils ont purement et simplement tout perdu. Salade, radis, carottes, choux, épinards... tout est sous l’eau. Le long des bords de Seine, dans les exploitations maraîchères des Yvelines, la totalité des cultures a été engloutie par la crue du fleuve.
Les champs se sont transformés en lac et les entreprises sont à l’arrêt, sans même savoir si l’activité pourra reprendre un jour.
« J’ai perdu trente hectares de production et mon voisin, maraîcher lui aussi, a vingt hectares sous l’eau », déplore ce producteur : « Nous avions déjà des difficultés et du retard dans les cultures à cause des quantités d’eau importantes qui sont tombées ces dernières semaines mais là, tout est fichu. »
En amont, un autre maraîcher a, lui, aussi, vu la Seine envahir ses champs. Il accuse le coup : « J’ai soixante centimètres d’eau dans mes parcelles. J’avais mis les cultures les plus fragiles dans la partie irrigable. Ce sont elles qui ont été touchées en premier. »
De mémoire de producteurs, cette situation est exceptionnelle : « Nous connaissons parfois des crues de la Seine mais c’est en décembre, janvier ou février, une saison plus creuse pour nous au niveau des productions donc l’impact sur notre activité est limitée. Là, en pleine saison, c’est véritablement le pire des scénarios. »
À présent, les maraîchers chiffrent les dégâts et tentent de faire les comptes. « J’ai, au bas mot, cent mille euros de pertes », se desespère ce producteur : « J’avais déjà été grêlé il y a deux ans et pour faire repartir mon activité, j’avais dû emprunter plusieurs dizaines de milliers d’euros. Là, je ne pourrai pas. Si je ne suis pas aidé, ce sera terminé. »
Non loin de là, la réflexion est la même : « J’ai estimé les dégâts à cinq cents mille euros et mon voisin doit en avoir autant. Soit je reçois de l’aide de l’État, soit je devrai choisir entre un dépôt de bilan et une cessation d’activité. On en est là. C’est maintenant à l’État de dire s’il veut conserver des maraîchers dans les Yvelines et les aider. Il nous faut des réponses rapides et efficaces. Il y a urgence à aider les producteurs spécialisés sinistrés. »
Dans tous les cas, les maraîchers du bord de Seine ne devraient pas pouvoir retourner dans leurs champs avant le 1er juillet.